On a testé pour vous : la volière de demain

Vendredi 7 juin, nous nous sommes rendus pour vous à la porte ouverte du nouvel élevage EARL Des Champs Blancs, élevage considéré comme Code 2+ situé à Néant-sur-Yvel. Martine, Patrick et Adrien Hervault (respectivement mère, père et fils) nous ont ouvert les portes de ce nouvel élevage on ne peut plus innovant. 

Eleveur de poules pondeuses depuis 1982, on peut dire que Patrick Hervault a de l’expérience en la matière! En effet, notre éleveur a débuté en 1982 avec un poulailler de 15 000 puis 20 000 pondeuses. En 2001, l’effectif atteint un maximum de 60 000 poules qui sera réduit à 50 000 avec la mise aux normes bien-être en 2009. En 2017, ils ont totalement arrêté l’élevage Code 3 puis ont transformé un bâtiment (poulailler volailles de chair) distant de 100 mètres en volières, poules plein air (50 000 poules) avec un parcours de 20 ha. Aujourd’hui, il détient 2 sites hébergeant au total 131 000 poules pondeuses : l’un plein air et l’autre considéré comme étant pionnier dans son genre puisque c’est un Code 2+, tout neuf, totalement imaginé par la famille Hervault et dont le responsable est leur fils, Adrien Hervault. 

Quel fonctionnement pour la volière de demain? 

Ce site regroupe 71 000 poules pouvant produire en moyenne 70 000 oeufs par jour. Patrick Hervault a décidé de laisser à son fils, terminant ses études dans le domaine, une totale autonomie et responsabilité dans sa gestion de l’élevage. Un salarié à temps partiel travaillera avec lui de 7h30 à 12h.

Une opportunité à saisir mais une opération réfléchie 

L’idée de ce nouvel élevage est venu un peu bizarrement, selon les dires de l’éleveur. En effet, il s’agissait d’une liquidation judiciaire d’un bâtiment construit en 2011, mis en place la même année puis arrêté en 2017. Depuis, le bâtiment était resté vide. C’est alors en Novembre 2017 qu’ils ont prit connaissance de l’opportunité qui se présentait. 

Avant de se lancer ils ont planché, avec l’aide de techniciens et de Novoponte, sur les transformations possibles. Ils se sont également rendus au Pays Bas pour visiter des élevages similaires. 

Les Pays Bas, leur source d’inspiration

Leur séjour au Pays-Bas leur a permis de voir ce qu’il était possible de faire en matière d’élevage code 2+. Ils se sont beaucoup inspiré des installations Hollandaises puisque ce type d’élevage n’est pas encore très répandu en France. Ils ont pu bénéficier des conseils de ceux qui s’étaient déjà lancés dans ce type de bâtiment et ramener des photos, prendre les remarques et, ainsi, prendre le meilleur et changer les choses qui marchaient moins bien. 

« Code 2+ » ? Mais c’est quoi?

« Tant qu’à transformer, autant transformer jusqu’au bout! »

Prenez un code 2 traditionnel auquel vous ajoutez un jardin d’hiver avec lumière naturelle. Le tout sur 2 étages : vous avez le code 2+ imaginé par la famille Hervault!

Encore peu répandue en France, cette configuration leur permettait de valoriser la production tant en qualité qu’en quantité puisque le jardin est un plus concernant le bien-être animal et augmente la surface au sol, augmentant ainsi la capacité de production. Ils veulent fonctionner comme dans leur élevage plein air : les trappes s’ouvrent le matin et se referment le soir. Libre choix aux poules de rentrer et sortir comme elles l’entendent dans la journée. Le climat breton permet de garder une température correcte dans le jardin d’hiver sans beaucoup investir dans l’isolation.

L’élevage est également ouvert sur la lumière naturelle grâce aux rideaux en haut et en bas.

Les deux salles sont totalement indépendantes et ont chacune leurs turbines de ventilation. 

« Faire un étage, c’est bien beau. Mais comment on l’entretient? »

« On tenait à faire un étage par contre, ce qu’on ne voulait pas, c’est compliquer les conditions de travail ». En effet, un étage sans plancher porteur et solide induisait de rendre le nettoyage très long et laborieux. La réflexion des éleveurs s’est alors beaucoup portée sur la simplification du nettoyage. 

En s’inspirant des Néerlandais, ils ont alors opté pour un plancher très solide et des aménagements tels que des trappes. Aux Pays-Bas, les remarques étaient portées sur le fait que les trappes étaient trop petites : ils les ont donc imaginées plus grandes.

Ainsi, de grandes trappes sont situées aux extrémités reliées aux transversales à fientes permettent de nettoyer facilement en présence des poules lors de nettoyages ponctuels. Pour faciliter le vide sanitaire, à ces grandes trappes s’ajoutent des petites trappes tout le long du jardin. Ces petites trappes, une fois ouvertes, permettront à l’éleveur de pousser les fientes et de les faire tomber au rez-de-chaussée, rendant la tâche plus rapide et plus simple. 

Quel coût? 

Il est difficile de chiffrer le cout du projet puisque c’est un bâtiment acheté en liquidation judiciaire. De plus, ils ont reçu les parties de l’élevage en kit et n’ont pas compté leurs heures puisqu’ils l’ont construit eux même, à l’exception de la charpentes et des attributs toujours fonctionnels. En effet, ils ont bénéficié des parties existantes pouvant toujours fonctionner, notamment en ce qui concerne l’intérieur : les parties électriques, la ventilation, le système de ramasse des oeufs, le stockage et le ramassage de fientes…)

Cependant, l’éleveur a quand même évoqué un coût global des travaux s’élevant à 22€/poules dont 2,50€/poules dédié au jardin d’hiver. 

Quelles perspectives, selon la famille Hervault? 

Selon Adrien, responsable de l’élevage Code 2+, leur type d’installation peut être une bonne alternative et une solution pour les actuels éleveurs code 3. C’est finalement le poulailler de demain, même si personne ne peut en être sur face à un marché qui évolue vite, tellement vite que nous ne savons pas trop vers où et vers quoi. Par contre, nous sentons qu’il tend de plus en plus vers le Code 2, et nous pouvons dire avec certitude que ce projet peut être l’exemple permettant de convertir les cages Françaises en gardant une capacité de production viable.