Cap sur l’élevage : les oeufs Code 2

Le mois dernier, nous vous avions présenté l’élevage GARS EN BLEY, tenu par Fabienne et Didier LE YAN. Cette fois ci, nous vous proposons de découvrir un élevage de poules pondeuses élevées au sol.
Rappelez vous, nous les avions rencontré l’année dernière à l’occasion du lancement de leur deuxième bâtiment : Patrice Le Gall et Laurent Jegu, gérants de l’exploitation Park Ty Francis. Quelques mois après, l’installation est en fonctionnement et nous avons trouvé intéressant de vous faire visiter à nouveau leur élevage. Après toute la médiatisation qu’il y a pu avoir autour de notre métier, il est important de voir que nos installations sont visitables et que les éleveurs de poules pondeuses, quel que soit le mode de production qu’ils ont choisi, aiment et respectent leurs animaux.

L’élevage en volière de la SCEA PARK TY FRANCIS va nous permettre de découvrir ce mode de production et de comprendre les motivations de ces éleveurs. Il ont accepté de nous faire découvrir leur métier, leur élevage, leurs animaux, leur quotidien, mais également leurs avis sur les évènements actuels du marché.

L’exploitation

Après avoir travaillé dans la grande distribution pendant de nombreuses années, Patrice Le Gall s’est installé en 2013 dans la production d’œufs avec 25000 poules en volière (code2). Pour donner plus de consistance à leur élevage PATRICE LE GALL, et son associé LAURENT JEGU, ont décidé courant 2015 et début 2016 d’ajouter 30000 poules à leur effectif. Cet investissement a permis à l’exploitation de passer à 55000 poules.

Les équipements

BATIMENT : DUGUE

MATERIEL : BIG DUTCHMANN (fourni par la société AGROMAT de ST CARREUC)

EMBALLEUSE : SYMTEC (fournie par la société OVOCONCEPT de ST BRIEUC)

Les deux poulaillers fonctionnent en bande unique et la première mise en place a eu lieu en décembre 2016.

 

La vie d’éleveur 

Pour nos éleveurs, le choix de la volière était évident : ils souhaitaient un contact direct avec la poule.

Chaque matin, vers 7h30, ils font le tour des bâtiments et vont parmis leurs animaux pour ramasser les éventuels oeufs pondus “Hors Nids”.

Aux alentours de 8h30, direction le centre de conditionnement. Le Park Ty Francis dispose d’un centre de conditionnement déporté, ce qui supposait un transversal extérieur.

Lorsque les oeufs arrivent au centre, ils sont triés manuellement, conditionnés en alvéoles de 30 qui sont ensuite empilées par 6. Ces piles de 6 sont alors palettisées et filmées manuellement, pour enfin être rangées dans le centre de stockage.

Les éleveurs consacrent leur après midi à l’entretien des extérieurs et à la maintenance. Ils évitent de se rendre parmi les poules, qui selon eux doivent se reposer et éviter de s’agiter l’après midi.  En fin de journée, ils se rendent tout de même dans les bâtiments, pour une dernière vérification des équipement et du bon fonctionnement de l’élevage.

 

L’actualité du marché

Concernant le marché de l’oeuf et plus particulièrement les évènements sur les oeufs Code 3, Patrice Le Gall pense qu’il faut bien-sur respecter le bien-être animal et suivre la demande des consommateurs, mais qu’il faut tout de même rester vigilants : les distributeurs et les consommateurs n’ont pas tous les éléments en main pour juger réellement la production d’oeufs en France. Il démontre notamment que l’élevage en claustration est moins risqué et plus sain (grippe aviaire). Il dénonce aussi l’impossibilité à prévoir de tels événements et la difficulté à les surmonter : les éleveurs de code 3 n’ont pas de foncier et plus de ressources financières (investissements 2012) pour s’adapter correctement et de façon viable au marché.

En ce qui le concerne, il se sent menacé en tant qu’éleveur de pondeuses au sol, puisque sa production est souvent oubliée par la grande distribution et les consommateur. Pourtant, elle pourrait être selon lui, une solution alternatives pour les éleveurs de pondeuses en cages aménagées, même si cela supposerait tout de même de gros investissements.

Pour finir, il émet une hypothèse qui, de son point de vue, rendrait plus facile la transition vers l’oeuf de poule ayant accès au plein air : La solution ne serait-elle pas de créer un nouveau code de production, ou les poules seraient élevées en plein air avec moins de parcours, mais un parcours qu’elles utiliseraient réellement ?

 

Merci à Patrice Le Gall et Laurent Jegu de nous avoir accueilli et donné de leur temps pour répondre à nos questions.