Suite à la crise du fipronil, les cours des œufs explosent

Selon le Syndicat National des Industriels et Professionnels de l’Oeuf (SNIPO), le cours des œufs a augmenté de 58 % en huit semaines. Suite à l’affaire du fipronil, les utilisateurs européens d’œufs et d’ovoproduits se sont tournés vers d’autres fournisseurs, comme la France. Cette demande croissante se produit en même temps que des cours déjà en hausse durant l’été, une offre modérée et une rentrée traditionnellement soutenue pour la consommation d’œufs. Simultanément, la filière œuf française fait face à un grand changement de consommation, puisque de nombreux distributeurs et industriels s’engagent à ne plus utiliser d’œufs de poule en cage. Les producteurs n’étant pas prêts à un renversement aussi rapide, le risque d’une pénurie était déjà pointé depuis quelques mois.

Pénuries de matière première

Tous ces événements concourent donc à un manque de matières premières, tous types d’élevages confondus. Selon le SNIPO, cette pénurie de matière première entraîne déjà des ruptures de livraison d’ovoproduits chez certains utilisateurs ainsi que d’œufs coquille pour la distribution. Quant aux cours, ils explosent. Le Syndicat demande donc une revalorisation des prix de vente des ovoproduits et des œufs coquilles sortis des centres de conditionnement, pris en étau entre les producteurs et les utilisateurs (transformateurs et la grande distribution). « Actuellement, les industriels des ovoproduits vendent avec une perte de l’ordre de 20 à 50 centimes le kilo. Pour s’en sortir, il leur faudrait une revalorisation de 60 % de leur produit. Les prix de la matière première risquent de rester élevés car le manque de production de la Belgique et des Pays-Bas est parti pour durer », conclut Loïc Coulombel, président du SNIPO.

Amélie Dereuder

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