Respecter les producteurs d’œufs pour préparer l’avenir

Des pressions sont exercées par l’aval de la filière pour conditionner la collecte des œufs de code 3 à un engagement du producteur à fournir des œufs issus de systèmes alternatifs à bas prix. 

« La fin du premier chantier des États Généraux approche et les langues semblent se délier du côté de certaines enseignes de distribution pour aller vers des pratiques plus vertueuses en matière de relations commerciales. Pourtant, l’épée de Damoclès qui pèse sur bon nombre de producteurs d’œufs de code 3 ne semble pas prête de disparaître », lance dans un communiqué Yann Nédélec, directeur de la CFA (Confédération française de l’aviculture).

Le scandale du Fipronil a provoqué une augmentation de la demande en œufs français. La pénurie est provoquée par la destruction de cheptels et des arrêts de production en Belgique et aux Pays-Bas. Parallèlement, les producteurs français garantissent l’absence d’utilisation de Fipronil dans leurs élevages. «  Cette situation démontre qu’il est aujourd’hui bien impossible de se passer de cette catégorie d’œufs pour satisfaire une demande en matière de quantité et de qualité. Malgré tout, il semblerait que des pressions soient exercées par l’aval de la filière pour conditionner la collecte des œufs de code 3 à un engagement du producteur à fournir des œufs issus de systèmes alternatifs à bas prix », explique le directeur de la CFA. Et de poursuivre : « Nous dénonçons ces agissements, d’autant plus qu’ils interviennent dans un contexte haussier des prix. Ces pratiques, qui s’apparentent à un non-respect des contrats perturbent la hiérarchie des prix en appliquant une pression à la baisse sur les œufs alternatifs. »

Les producteurs comprennent la nécessité d’aller vers de l’alternatif, mais cela doit se faire dans le respect de chacun et en cohérence avec la demande du marché. Les conditionneurs et la distribution ne peuvent pas d’un côté profiter pleinement de la disponibilité d’œufs de code 3 dans un contexte de forte demande et de l’autre refuser de s’engager financiè̀rement sur du long terme dans le contrat socié́tal d’avenir pour accompagner les producteurs à aller vers des modes de production plus alternatifs. « La CFA souhaite que la mise en œuvre d’un mé́canisme d’accompagnement financé́ par les distributeurs, pour permettre aux producteurs d’œufs d’investir dans des systèmes alternatifs, soit l’un des résultats majeurs de ces États généraux de l’alimentation. »

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