
La récolte de microalgues démarre dans la petite commune de Plouguenast, dans les Côtes d’Armor sur 5.000 mètres carrés. Le site sera opérationnel dans trois ans et représentera un investissement de 32 millions d’euros. Les microalgues sont utilisées dans l’alimentation des volailles, la protection des plants de pommes de terre, mais aussi pour une boisson rafraîchissante.
Le projet de création d’une ferme capable de produire des microalgues pour l’industrie cosmétique pharmaceutique et alimentaire commence à prendre forme après plusieurs années de retard. Les premières installations, situées dans la petite commune de Plouguenast, dans le département des Côtes d’Armor, fonctionnent sur 5.000 mètres carrés couverts. Une première récolte démarrée en mars a déjà permis d’obtenir une centaine de tonnes de chlorelles.
Dans trois ans, si tout se déroule comme prévu, étendue sur 30 hectares, LDC Algae espère produire 7.800 tonnes de chlorelles. « Le projet porte sur un investissement de 32 millions d’euros. 10 millions d’euros ont déjà été investis uniquement sur des fonds privés », indique son fondateur René-Jean Guillard, qui a longtemps travaillé en Asie.
Résidus d’élevages
Pour approvisionner la ferme en chaleur et électricité, un méthaniseur est alimenté par une cinquantaine d’exploitants agricoles qui livreront leurs résidus d’élevage (160.000 tonnes par an). La chlorelle se nourrit des nutriments. Dès que l’entreprise aura obtenu les agréments sanitaires nécessaires (le dossier est en cours), le végétal qui pousse en quelques heures dans des photobioréacteurs, sera alimenté en minéraux issus des digestats du méthaniseur.
Favoriser la ponte des poules
Les débouchés sont multiples et trois marques ont été développées. Il y a d’abord GreenFeed pour les élevages. Vendu sous forme liquide aux élevages de poules pondeuses, le produit stimule les défenses naturelles, favorise la ponte et limite l’utilisation d’antibiotiques, affirme l’entreprise. Grâce à une unité pilote qui fonctionne depuis quatre ans, elle a pu faire réaliser des études scientifiques par le Zoopôle de Ploufragan qui ont démontré les vertus de la chlorelle dans les élevages.
LDC Algae qui table sur un chiffre d’affaires de 2 à 3 millions d’euros l’an prochain puis 20 millions d’euros en pleine capacité, a également créé la marque Green Corps, dont les gammes sont aussi composées de chlorelle. « L’entreprise de transformation de pommes de terre Altho, spécialiste des chips, l’utilise déjà sur ses plantations afin de réduire l’apport en cuivre et limiter le risque de mildiou », soutient René-Jean Guillard. L’algue devient alors un fongicide naturel. Une boisson énergisante du nom de « Greenbloom » est également issue de la production de LDC Aglae. Elle est commercialisée par une entreprise genevoise.
Financée notamment par la société à capitaux chinois Skyworld qui possède un centre de recherche en cosmétique, cette ferme a été contestée en justice par l’association Eaux et Rivières au nom de la défense des zones humides, mais elle détient dorénavant l’ensemble des autorisations d’exploitation.
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