L’installation oui… mais dans une filière porteuse et dans un environnement agréable à vivre ! Tel est le crédo de la famille Launay qui vient d’investir près d’un million d’euros dans un bâtiment de 30 000 poules pondeuses plein air, à Plounevez-Quitin (22).
Julien Launay projetait depuis plusieurs mois de rejoindre le Gaec famillial de Kerbrezaux. Le contexte économique laitier a encouragé les exploitants à diversifier la production plutôt qu’à réinvestir en production laitière. “Malgré une production unique depuis notre installation, à l’arrivée de Julien, le choix de la diversification s’est fait très vite, explique Nelly Launay. Restaitencore à trouver la filière et les conditions d’exploitation”.
Une vision d’avenir
Dès le départ, les éleveurs ont souhaité être au plus près des attentes du consommateur
et se sont tournés vers un marché porteur. “Quand nous avons envisagé l’oeuf de ponte,
nous avons tout de suite pensé au plein air, et au bio et nous avons visité de nombreux
élevages pour choisir un bâtiment fonctionnel et agréable à travailler”, relate Nelly. Si l’idée du bio a été abandonnée car elle exigeait de convertir également l’exploitation laitière et les terres associées, le plein air reste un point incontournable pour les agriculteurs. Une exigence encouragée par le groupement Armor OEuf, partenaire du groupe Avril qui s’il “soutient l’oeuf en cages jusqu’à l’amortissement des bâtiments pour les aviculteurs concernés, souhaite installer
uniquement des structures plein air qui correspondent à un marché en fort développement”,
explique Philippe Le Page, responsable développement pour Avril.
Un groupement à l’écoute
Accompagnés dès le départ par le groupement de producteurs, tant sur la partie financement que sur le plan technique, les éleveurs ont été libres de choisir le bâtiment qui leur convenait. “Nous avons décidé d’investir dans un bâtiment type volière qui permet une liberté maximale aux poules et crée une atmosphère sereine. Le contact avec les animaux nous a semblé plus naturel avec ce type de structure”. Au technicien d’enchérir : “Nous laissons libre choix aux
éleveurs sur le choix des bâtiments, nous sommes là pour apporter notre expertise et nos expériences pour des conseils à la mise en place”, assure Philippe Le Page. Ventilation, ouverture des portails vers l’extérieur, ramassage des oeufs sur tapis, tout a été optimisé pour faciliter le travail au quotidien et créer un élevage viable tant en travail qu’en revenu pour un UTH.
Une adaptation globale
1800 m² de bâtiment, 30 000 poules pondeuses, c’est l’équivalent d’un camion d’aliment par semaine et d’un demi camion d’oeuf. Une coïncidence qui n’en est pas une… “Il s’agit d’optimiser au maximum pour être rentable, reconnait le technicien qui a proposé de “pousser les murs” pour passer des 25 000 poules prévues au départ jusqu’aux 30 000 qui rejoindront le bâtiment flambant neuf d’ici la semaine prochaine. Par ailleurs, qui dit élevage plein air, dit aire
de balade… pas moins de 12 hectares sont nécessaires pour entrer dans le cahier des charges. “Ces 12 hectares ont directement été piochés dans les prairies de pâturage des vaches laitières”, souligne Nelly qui reconnait qu’il “a fallu repenser aussi le système d’alimentation des vaches laitières pour mener à bien le projet avicole”.
Idée neuve, le “pouloduc” !
S’il en existe déjà quelques uns sur le sol breton, le passage sous-terrain pour éviter aux
poules de traverser la route – appelé “pouloduc” ici à Plounevez-Quintin – s’est avéré une
nécessité pour permettre aux poules d’accéder à leur aire de jeux. Quatre buses serviront
donc de tunnel improvisé.