Olivier Latchère, éleveur à Garindein (Soule) va mener ses 2 800 poules à l’abattoir ce jeudi. C’est le 10ème élevage touché par la salmonelle dans le département depuis le début de l’année.
C’est par un coup de téléphone qu’Olivier Latchère a appris la nouvelle vendredi dernier : le second échantillon analysé est positif à la salmonele pour l’un de ses deux lots de poules pondeuses. C’est le 10ème foyer infectieux comptabilisé dans le département depuis le mois de janvier.
Recrudescence
Dix foyers cette année, c’est quatre de plus que l’an dernier. Rien d’alarmant pour la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP) au vue du nombre d’élevages de volailles qui se comptent par centaines dans les Pyrénées-Atlantiques. “L’hygiène de l’élevage n’est pas en cause” souligne le directeur de la DDPP, Alain Mesplède, le germe peut être présent dans l’environnement. “Le protocole, très précis, permet de détecter le germe avant même que les poules où les œufs ne soient contaminés.” Les services de l’état ne veulent prendre aucun risque. L’éleveur, lui, ne remet pas en cause l’abattage mais s’interroge sur la recrudescence des cas de salmonelle et surtout la cause.
Les céréales en cause ?
Olivier Lacthère, installé en bio depuis six ans à Garindein, veut comprendre ce qu’il s’est passé. “On a un sentiment de honte ! Si on avait loupé un épisode dans notre process, si on pouvait améliorer quelque chose pour éviter la salmonelle, on le ferait mais on ne peut pas !” Alors l’éleveur souletin veut s’engager dans un autre combat pour éviter que cela ne se reproduise. “Il va falloir creuser : d’où cela peut venir ? est-ce que cela peut venir des céréales ?” interroge-t-il. Pour le directeur de la DDPP, il est peu probable que les céréales soient en cause : “ceux sont plutôt des bactéries que l’on retrouve dans les milieux humides, pas sur des matières sèches”. Mais aucun contrôle n’est effectué sur les céréales concède Alain Mesplède, “c’est peut-être une piste à creuser”.
A Hasparren, Valérie Zubeldia a dû elle aussi abattre ses poules pondeuses et ses poulets. C’était il y a trois semaines. “Aujourd’hui, je nettoie. Une entreprise va passer pour tout désinfecter. Mais je ne pourrai pas reprendre totalement mon activité avant le mois de février mars. Je vais devoir trouver un travail en dehors de ma ferme en attendant”. Valérie Zubeldia venait de déménager de Gamarthe et de s’installer en bio à Hasparren au mois de septembre.
Olivier Latchère et Maite Mirassou en revanche, ne reprendront pas de poules pondeuses. “On va pas repartir pour se faire casser les reins encore une fois” déclare l’éleveur. Ils installeront de jeunes paysans sur leurs terres.