Pas d’avenir pour l’élevage sans bien-être animal

Le bien-être animal est devenu en quelques années un sujet incontournable pour les filières d’élevage. Face aux exigences des consommateurs, les professionnels s’efforcent de réagir rapidement.

Il y a de quoi être bousculé, même si l’on aime manger de la viande, même si l’on est soi-même producteur de viande. Les images d’animaux maltraités tournées dans certains élevages et abattoirs, affolent depuis quelques années Internet et les programmes télé.

Peu importe si elles ne reflètent pas la grande majorité des situations : elles créent chez certains citoyens une rupture irrémédiable avec l’idée d’élever des animaux pour les manger. C’est d’ailleurs l’objectif d’une partie des militants de la cause animale.

D’autres, plus mesurés, cherchent davantage à faire progresser les conditions d’élevage, de transport et d’abattage afin de les rendre acceptables par la société civile. Et dans cette démarche, ils sont rejoints à grandes enjambées par les professionnels de l’élevage. Ceux-ci ont vite compris qu’il n’y aurait pas d’avenir pour l’élevage sans montrer patte blanche en matière de bien-être animal.

 Application smartphone

Cette volonté est lisible dans le programme des conférences du prochain Space à Rennes, et dans les innovations présentées par les exposants. Les instituts du porc (IFIP), de la volaille (Itavi), et des ruminants (Idele) présenteront les nouveaux guides européens de bonnes pratiques au transport pour le respect du bien-être animal.

Dans le secteur avicole, une application pour smartphone a été créée pour évaluer le bien-être animal dans son élevage. Une étape a donc été franchie par rapport à l’époque très récente où l’on se demandait : « c’est quoi au fait le bien-être animal ? »

Désormais, des outils proposent de le mesurer sur des critères précis : absence de faim et de soif, confort du bâtiment, bonne santé, absence de peur ou d’anxiété, et possibilité d’exprimer des comportements naturels. Une poule par exemple doit pouvoir se percher et gratter le sol pour chercher sa nourriture.

Certains constructeurs prennent en compte ces critères dans la conception de leurs produits. De nouveaux revêtements de sol pour vaches et cochons font leur apparition pour améliorer le confort des animaux et la santé de leurs pattes.

Bon sens paysan

Bien des éleveurs n’ont pas attendu la médiatisation du bien-être animal pour savoir que leur intérêt est lié à celui de leurs animaux. S’ils sont en bonne santé, ils demandent moins de soins et coûtent moins cher en frais vétérinaires. S’ils sont bien nourris, ils produisent mieux.

Toutefois, ce « bon sens paysan » a parfois été négligé dans l’évolution des systèmes d’élevage vers l’agrandissement et la productivité. Pour Hervé Guyomard, chercheur à l’Inra et animateur du nouveau Laboratoire d’innovation territorial « Ouest territoire d’élevage », la demande sociétale actuelle sur le bien-être animal est donc une opportunité pour améliorer les conditions d’élevage et aller vers des systèmes plus durables.

« Bonnes pratiques au transport pour le respect du bien-être animal », mercredi 13 septembre, 9h15-10h30, salle A Espace Europe.

« Application smartphone pour évaluer le bien-être animal », mercredi 13 septembre, 10h-11h, salle E Espace administration.

« Le bien-être animal : quelle valeur ajoutée dans les échanges internationaux ? », jeudi 14 septembre, 10h-12h, salle C Espace Europe.

« Améliorer les conditions d’élevage, un atout pour les éleveurs et les filières animales du grand Ouest », jeudi 14 septembre, 14h-16h, salle 2 Espace Région Bretagne.

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