
Treize lots d’œufs contaminés au fipronil en provenance des Pays-Bas ont été livrés en France, à deux établissements de fabrication de produits à base d’œufs de la Vienne et du Maine-et-Loire en juillet.
Nouveau scandale sanitaire en vue? Treize lots d’œufs contaminés par un insecticide, le fipronil, ont été livrés en France en provenance des Pays-Bas. Une enquête est en cours pour déterminer si ces œufs se sont retrouvés dans le commerce.
L’ampleur du scandale est apparu au grand jour la semaine dernière aux Pays-Bas, où jusqu’à 180 élevages ont été bloqués et des rappels massifs ordonnés. La crise s’est ensuite propagée en Allemagne, en Suisse et en Suède, où des millions d’œufs provenant des Pays-Bas, qui comptent près de 50 millions de poules pondeuses, ont été rappelés et détruits.
Pour le vétérinaire Serge Blois, il faut rassurer les consommateurs: “Il n’y a à l’heure actuelle aucun danger si on mange des œufs ou des poules. Statistiquement, il n’y a jamais eu d’accident toxicologique avec l’ingestion d’oeufs ou de viande contaminés au fipronil. On a quand même un recul de 20 ou 30 ans sur cette molécule et à ce jour l’OMS n’a jamais décelé ni de troubles hormonaux concluants ou de démarrage de cancers plus importants sous l’effet du fipronil”.
“Les effets peuvent survenir 10, 20, 30 ans après”
Mais selon le toxicologue André Cicolella, les effets de l’ingestion de fipronil peuvent survenir des années après: “C’est une substance qui est classée comme perturbateur endocrinien et qui un cancérogène possible chez l’homme. Le cancer de la thyroïde progresse un peu partout dans le monde et notamment en France. On a là une cause vraisemblable tout en sachant qu’on ne tombe pas raide mort si on mange un œuf contaminé par le fipronil. On est dans des effets beaucoup plus subtils qui vont survenir 10 ans, 20 ans, 30 ans après. Retirer de la consommation ces œufs me semble une bonne chose”.
En grande quantité, le fipronil est considéré comme “modérément toxique” pour l’homme par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il est interdit dans l’élevage mais peut être utilisé sur les animaux de compagnie par exemple, pour lutter contre le pou rouge.