Oise : avec ses aliments pour animaux, Novial a trouvé la poule aux œufs d’or

L’une des usines de Novial, spécialiste de la nutrition animale installé au Plessier-sur-Saint-Just, connaît un véritable succès en produisant des aliments bios, pour les poules notamment.

En cinq ans, dans l’usine Novial de Plessier-sur-Saint-Just, la production d’aliments bio pour les poules pondeuses a été multipliée par trois. Elle est passée de 6 000 t en 2012 à près de 18 000 t de granulés ou poudres sans OGM et sans aucun médicament. Ils sont produits à partir de matières premières elles aussi biologiques. Au total, ce sont même 32 000 t qui sortent chaque année de ce site. Car il faut y ajouter 14 000 t de produits « non-OGM ». Une sorte de catégorie parallèle au bio.

Le groupe Novial compte six usines de production réparties dans le Nord de la France – dont une autre dans l’Oise à Rousseloy – lui assurant la place de leadeur du marché jusqu’à Reims et même en Belgique. Mais seul celui du Plessier est agréé pour la production bio. Et il n’est pas près de chômer. « On a vu la demande des éleveurs exploser ces dernières années », remarque Jean-Loup Sterin, directeur commercial de Novial. « Ici, nous avons constaté une remise en cause des élevages industriels conventionnels », souffle un employé.

Novial en chiffres 114. C’est, en millions d’euros, le chiffre d’affaires réalisé par le groupe Novial et ses 6 usines (deux sont dans l’Oise : Le Plessier-sur-Saint-Just et Rousseloy).

205 salariés sont employés par Novial. Au Plessier-sur-Saint-Just, ils sont 5 permanents.

1972. Date de création de l’usine du Plessier-sur-Saint-Just. Le groupe Novial, rassemblement de plusieurs entités, n’a été foné pour sa part qu’en 2010.

15 000. C’est le nombre d’analyses réalisées chaque année afin de s’assurer du bon respect des normes, notamment celles relatives au bio. Au total, ce sont 38 cahiers des charges pour les différentes productions que Novial doit respecter.

345 000 t d’aliments pour animaux ont été fabriquées par le groupe en 2016.

Ainsi, les silos ont beau entourer tout le bâtiment de production de farines pour les animaux, il n’y a ici pas de stock. Impossible d’en constituer un tant la demande est forte. Si plusieurs centaines de tonnes de matières premières sont entreposées, il ne faut donc pas se fier aux apparences. Les silos sont réapprovisionnés quotidiennement et les cellules qui conservent les produits finis ne restent pas sans activité plus de quelques heures. « La production faite en un jour est livrée dans les 24 heures. On est à flux tendu », commente Jean-Loup Sterin.

Il faut dire qu’en 2016, la quantité de production a augmenté de 12 % sur ce site bio ou sans OGM. Dans cette hausse, les aliments destinés aux volailles représentent 80 % des demandes supplémentaires, devant celles pour les porcs et les ruminants.

Faire face à cette demande croissante pourrait finir par devenir compliqué. Les producteurs de matières premières bios, les agriculteurs, commencent en effet à manquer. Au total, 613 exploitations bios approvisionnent en matière première le site du Plessier-sur-Saint-Just. « Si nous avons augmenté de 27 % le nombre de fournisseurs entre 2015-2016, nous sommes toujours à la recherche de nouveaux producteurs car le nombre de nos clients ne cesse d’augmenter », constate Jean-Loup Sterin.

« Ceux qui cultivaient de manière conventionnelle doivent réaliser trois récoltes sans produits phytosanitaires avant d’être considérés comme des producteurs bios », rappelle Pierre Koseda, le responsable du site. En trouver de nouveaux n’est donc ni simple ni rapide. Et si les céréales viennent principalement de producteurs locaux – le maire de la commune est d’ailleurs un gros fournisseur, avec ses 300 ha de terrains – certaines matières doivent être importées de plus loin en France.

Les aliments de Novial peuvent modifier à souhait le jaune de l’œuf

DR/Echoagri Grâce à ses aliments, Novial peut faire varier la couleur des jaunes d’œufs, la texture des blancs ou des coquilles. Le moyen de répondre aux attentes de ses clients en bout de chaîne, les grandes surfaces, qui se conforment quant à elles aux souhaits des consommateurs selon les études de marché effectuées. Car « le bio est un marché toujours croissant qui doit suivre les attentes sociétales », remarque Jean-Loup Sterin, directeur commercial de Novial.

Les cinq salariés permanents du Plessier-sur-Saint-Just sont donc de véritables nutritionnistes. Dans les silos immenses, les machines de Novial se basent ainsi sur une recette de cuisine bien précise. Mais en quantité industrielle. « Blé, maïs, féveroles, soja, tournesol, huile… Ce sont près de 1 100 camions qui nous livrent chaque année. » Et encore plus qui vont ressortir en aliments pour les poules, porcs et maintenant les poulets.

  leparisien.fr

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