Une lettre de la Confédération française de la boucherie, boucherie-charcuterie, traiteurs déplore des « intimidations » récentes.
Confrontés à des « violences physiques, verbales, morales » de la part de groupuscules végans, les bouchers-charcutiers ont demandé la protection de la police au ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, apprend-on lundi 25 juin.
« Les 18 000 artisans bouchers-charcutiers » en France « s’inquiètent des conséquences de la surmédiatisation du mode de vie végan », selon une lettre adressée à Beauvau signée du président de la Confédération française de la boucherie, boucherie-charcuterie, traiteurs (CFBCT), Jean-François Guihard. Il déplore les « intimidations » récentes dont ont fait l’objet des boucheries-charcuteries, une « violence » qui s’exerce « tant à visage découvert que masqué » selon la lettre.
Dans les Hauts-de-France, sept boucheries ont été aspergées de faux sang en avril, une boucherie et une poissonnerie ont été vandalisées, leurs vitrines brisées et les façades taguées de l’inscription « stop au spécisme », a constaté l’Agence France-Presse. La maire de Lille, Martine Aubry, a fait savoir que la mairie allait se constituer partie civile.
Selon la CFBCT, des précédents « ont été signalés en région Occitanie » aussi.
« Semer la terreur »
A la fin de mars, une militante végane de la cause animale qui avait publié un message injurieux à l’égard d’un boucher tué dans un supermarché à Trèbes lors d’un attentat djihadiste, a été condamnée à sept mois de prison avec sursis pour « apologie du terrorisme ». « Ben quoi, ça vous choque un assassin qui se fait tuer par un terroriste ?! Pas moi, j’ai zéro compassion pour lui, il y a quand même une justice », avait publié la militante sur les réseaux sociaux après l’attentat.
« Face à cette escalade de la violence, quelle sera la prochaine étape ? », s’interroge la fédération professionnelle de la boucherie, qui estime que « quelques individus ou organisations » cherchent à « semer la terreur ».
La Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) s’était aussi émue au début de juin de « comportements extrémistes » de militants antispécistes. Les antispécistes (du latin species, l’« espèce ») s’opposent à toute hiérarchie entre espèces, notamment entre l’être humain et les autres animaux.