Le marché de l’œuf français déstabilisé face à la crise de surproduction

L’œuf français fait face à une crise de surproduction. Les producteurs de poules pondeuses de l’Ouest, à la tête de la moitié du cheptel hexagonal (3 000 élevages, 50 millions de poules pondeuses, 16 milliards d’œufs) s’interrogent.

Mi-novembre, les œufs « hors cages » représentaient 72,6 % de la production.
Mi-novembre, les œufs « hors cages » représentaient 72,6 % de la production. | ARCHIVES PHILIPPE RENAULT, OUEST-FRANCE

Comment réussir à écouler au bon prix sa production sur le marché, en particulier le bio, qui est confronté à une crise de surproduction ? Cette question était au cœur des débats de la section œufs de l’Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne (UGPVB), en assemblée générale, mercredi 1er décembre, à Rennes. À la fin des années 2010, la France de l’œuf, premier producteur européen, a transformé son mode de production à marche forcée.

Pour satisfaire des consommateurs ne voulant plus de poules en batterie, les éleveurs ont orienté massivement leur mode de production « cage » vers le « sol ». Et de nouveaux éleveurs sont entrés en production pour satisfaire la demande en poules plein air et bio. L’œuf français est clairement monté en gamme et les œufs « alternatifs », c’est-à-dire produits hors cages, représentaient, en mi- novembre, 72,6 % de la production.

« Une revalorisation du prix »

Or, le marché n’était pas prêt à absorber toute cette production. Si la hausse enregistrée en 2020 « a été compensée par l’augmentation de la demande pendant les périodes de confinement », celle de 2021 (+ 3 à 4 % en un an) a déstabilisé le marché, explique Éric Guélaff, président de la section œufs de l’UGPVB. Des œufs bio ont été déclassés en plein air, l’excédent de plein air en sol, etc. Et le prix de l’aliment flambe.

La section de l’UGPVB réclame « une revalorisation du prix de l’œuf coquille (54 % de la consommation en France) en grandes surfaces et un plan d’aides pour les éleveurs « cage » en fin de contrat », indique Éric Guélaff. L’Union des groupements réfléchit parallèlement à la création d’une association d’organisations de producteurs.

Sur le dossier de l’ovosexage (identification et destruction des œufs mâles pour éviter le broyage des poussins), une méthode qui sera obligatoire en France et en Allemagne à partir du 1er janvier, les éleveurs ne sont plus inquiets. « Les surcoûts devraient être pris en compte par la filière et pas par les éleveurs », se réjouit Éric Guélaff.

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