Le billet vert. Connaître le sexe des œufs pour éviter le broyage des poussins

Plusieurs techniques existent pour connaître le sexe des poussins avant l’éclosion. Et d’autres sont en cours d’élaboration, notamment une technique de spectrographie lumineuse.

Naissance d’un poussin à Rennes (Ille-et-Vilaine), mars 2019. Photo d’illustration. (BENJAMIN FONTAINE / FRANCE-BLEU ARMORIQUE)

Le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, a rappelé mardi 28 janvier que le broyage des poussins n’aurait plus cours en France fin 2021. Pour cela, plusieurs techniques sont au point dont une déjà utilisée dans un élevage du Limousin.

Chez Poulehouse, on ne tue pas les poules. Cette ferme de Coussac-Bonneval, au sud de Limoges, permet aux poules pondeuses de finir paisiblement leurs jours et non d’être éliminées après 18 mois de bons et loyaux services.

C’est donc là que la start-up avicole a décidé de tester le sexage des oeufs pour connaître avant l’éclosion le sexe du futur poussin, grâce à une technique mise au point par une entreprise allemande Seleggt. Un robot perce un tout petit trou dans la coquille de l’œuf et analyse quelques gouttes de sérum. Si c’est une femelle elle deviendra une poule pondeuse, sinon l’œuf sera utilisé pour faire de l’alimentation animale mais fini le broyage du poussin vivant après sa naissance.

50 millions de poussins éliminés chaque année

Les poussins mâles vivants sont broyés ou gazés dans les élevages de poules pondeuses quelques heures après leur naissance. Cela fait environ 50 millions d’individus considérés comme des déchets. Comme les mâles ne pondent pas, ils n’ont pas d’intérêt pour les éleveurs et ces poulets en devenir n’intéressent même pas les professionnels pour leur viande. Des associations de bien-être animal comme L 214 ont montré des images de broyage des poussins sur les réseaux sociaux, elles ont rendu visible des consommateurs et du grand public une pratique réelle. Cela a contribué à faire changer les règles depuis quatre ans en Allemagne et en France.

D’autres techniques en cours d’élaboration

Tous les élevages ne sont pas encore prêts à changer leur pratique. Pour Poulehouse, il faudrait que les couvoirs français fassent aussi du sexage in ovo. Pour ceux qui font des œufs coquille, ceux que vous achetez en boîte, c’est plutôt bien avancé mais c’est plus compliqué pour ceux qui font des œufs pour les plats préparés, les desserts, etc. D’autres techniques sont en cours d’élaboration notamment dans une société française Tronico : une technique de spectrographie lumineuse, une sorte d’échographie des œufs. Beaucoup plus pratique puisque sans percer la coquille, cela permettrait aussi de connaître le sexe des futurs poussins. Mais les chercheurs aimeraient trouver la poule double emploi : une espèce qui soit à la fois bonne pondeuse, et avec une bonne chair de poulet. Cela permettrait d’en finir avec la sélection des poussins.

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