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La Région wallonne au secours du secteur avicole

Les ministres Collin et Jeholet annoncent des aides complémentaires.

Les ministres wallons de l’Agriculture, René Collin (CDH), et de l’Economie, Pierre-Yves Jeholet (MR), ont rencontré, vendredi, les représentants du secteur avicole, à Namur, dans le cadre du scandale de l’insecticide fipronil retrouvé dans des oeufs. Ils proposent des mesures complémentaires aux aides présentées jeudi par le gouvernement fédéral.

Des aides plus rapides que celles du fédéral

Les ministres proposent d’offrir aux éleveurs, producteurs ou entreprises touchés par la crise une aide complémentaire de la Région wallonne. Elle interviendrait “rapidement”, en complément de l’indemnisation de l’Afsca qui ne devrait pas arriver avant la fin de l’année. “L’aide de la Région ne pourra dépasser les 15 000 euros par entreprise, au risque d’être assimilée à une aide d’Etat”, a précisé M. Collin, qui table sur une intervention dès septembre.

M. Jeholet avance de son côté un prêt mixte mis sur pied par le bras financier de la Région wallonne, la Sowalfin, à destination des entreprises touchées. Le prêt pourra s’élever au maximum à 75 000 euros. Ces deux mesures seront présentées au gouvernement wallon jeudi et devraient entrer en application “rapidement”, selon M. Collin.

Parallèlement, une cellule d’appui a été mise en place afin d’accompagner chacune des exploitations concernées en Wallonie. M. Collin a ajouté que la Région était également disposée à se constituer partie civile auprès des agriculteurs afin de réclamer la réparation du dommage.

Ces mesures ont été globalement saluées par le secteur. “La synergie entre le fédéral et la Région est un signal fort“, a indiqué Marie-Laurence Semaille, conseillère à la Fédération wallonne de l’agriculture (FWA). “On craignait que les acteurs wallons, moins nombreux à être touchés qu’au Nord du pays, soient oubliés. Ce n’est pas le cas.” Sur 28 exploitations bloquées en Belgique, trois le sont en Wallonie et trois autres ont été concernées par le problème.

Des situations périlleuses

Leur quotidien est tout sauf rose. Vendredi, Norbert Vromant, responsable d’une exploitation avicole hannutoise, bloquée depuis le 24 juillet, a chiffré ses pertes à plusieurs centaines de milliers d’euros. L’exploitation compte 60 000 poules pondeuses. Les dernières analyses affichent une teneur en fipronil de 0,011 mg/kg. Il faudra attendre qu’elles atteignent 0,005 mg/kg pour pouvoir remettre les oeufs sur le marché. D’après l’exploitant, cela prendra encore une à deux semaines.

En attendant, les frais s’accumulent: nourriture, électricité, personnel, dépenses supplémentaires liées à la crise, le transport et la destruction des oeufs et les analyses étant à charge des entreprises. “Il nous reste 13 000 euros pour terminer le mois”, a commenté M. Vromant pour qui les ennuis ont commencé le 17 mars. Ce jour-là, une société flamande de désinfection est venue pulvériser dans ses étables un produit présenté comme “miraculeux”, le Dega-16. “C’est un vétérinaire qui m’avait conseillé cette méthode d’éradication du pou rouge et ça a été très efficace. Malheureusement, on ne savait pas que le produit contenait un insecticide.”

M. Vromant compte donc introduire des demandes pour les différentes aides annoncées par les gouvernements fédéral et wallon.

J.-C.M. (avec Belga)

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