Jeunes agriculteurs. Un vibrant appel au secours

Les trois porteurs de projets entourés des responsables agricoles et politiques, vendredi à la Cuma (Coopérative d’Utilisation de Matériel Agricole) du Frout à Taulé. Yohan Antoine (3ème à partir de la droite), Guillaume Le Bian (4ème) et Elodie Leroux (5ème).

Vendredi 22 février, Didier Le Gac, député (Brest Rural), Graziella Melchior, députée (Landerneau) membre de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, Maud Goarnisson, attachée parlementaire représentant Sandrine Le Feur, députée (Morlaix), ainsi qu’Olivier Allain, vice-président chargé de l’agriculture au Conseil régional de Bretagne, ont répondu favorablement à l’invitation lancée par la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles) et les Jeunes Agriculteurs pour une réunion à la Cuma du Frout à Taulé (29) sur le thème : « Renouvellement des générations et recours procéduriers ».

Trois porteurs de projets

Trois jeunes agriculteurs et/ou éleveurs finistériens, porteurs de projets bloqués par des recours, ont fait part, avec gravité, de leurs difficultés. Yohan Antoine, de Plobannalec, a voulu s’installer comme éleveur d’ovins et bovins début 2018. Depuis, et suite au recours de 19 voisins constitués en association, il est, selon ses dires, « un paysan sans ferme » et envisage de tout stopper. Elodie Leroux, maraîchère bio à Roscanvel depuis début 2017, subit le recours d’un voisin au titre de la loi Littoral et a déposé une deuxième demande de permis pour un bâtiment de stockage de 303 m² au sol. « Financièrement, ma situation est impossible », s’alarme-t-elle. Guillaume Le Bian est, depuis septembre 2018, porteur du projet d’élevage de 30 000 poules pondeuses plein air à Carantec. 26 riverains ont attaqué le permis de construire du jeune éleveur, qui attend l’issue de la procédure au Tribunal administratif (18 à 24 mois, appel non compris).

Un droit d’expérimentation

En fin de séance, Gérard Yven, membre associé à la Chambre d’agriculture, et Thierry Merret, président de la FDSEA 29, ont suggéré aux élus présents, pour tenter de résoudre le problème de la durée des recours, de faire instituer un « droit d’expérimentation » qui permettrait que tout projet soit examiné par des juges dédiés dans un délai maximum de deux mois et qu’une caution soit exigée des requérants. « Il faut que les jeunes puissent rester sur notre territoire », a clairement affirmé Gérard Yven. Les députés présents ont prévu de rencontrer rapidement la nouvelle préfète de Région, Michèle Kirry, et de contacter le cabinet de la Garde des Sceaux, Nicole Belloubet, avant la fin mars.

© Le Télégramme https://www.letelegramme.fr/finistere/taule/jeunes-agriculteurs-un-vibrant-appel-au-secours-22-02-2019-12215313.php#bhecbSR5RTZMyJGA.99

Imprimer