Créer du lien avec Twitter

Producteur d’oeufs, David Joubier, partage sur Twitter photos et vidéos, mots d’humeur ou d’humour… Il se sert de cet outil pour communiquer avec son réseau, essentiellement de professionnels.

David Joubier, producteur d’oeufs dans le Morbihan. “Le monde agricole doit davantage communiquer. On ne le fait pas assez.” – © A. Puybasset

Le chant des poules à l’allumage du poulailler, le robot palettiseur en action, le ramassage des oeufs en famille le dimanche, les réglages de la bineuse, une jolie photo du champ de pois sous le brouillard, le tournage d’une vidéo d’agriculteurs orchestré par sa coopérative… David Joubier, nom de code @joubier4, est devenu un utilisateur assidu de Twitter. Il est inscrit depuis un an et demi au site de microblogging, emblématique avec son logo en forme d’oiseau. Pour autant, David est loin d’être un inconditionnel des réseaux sociaux et n’a surtout pas l’intention d’y passer son temps, ni d’y raconter sa vie. Il est uniquement abonné à Twitter qu’il juge plus orienté sur la vie professionnelle tandis que Facebook est davantage axé sur la vie privée. « Twitter représente avant tout un moyen de communiquer vers l’extérieur et de recréer du lien. Il permet de témoigner sur des moments importants de notre quotidien d’éleveurs, d’échanger sur un équipement ou une technique innovante, de relayer différents messages de valorisation et de défense de nos métiers. » Avec son smartphone toujours à portée de main, David utilise aussi Twitter pour suivre l’actualité agricole, une à plusieurs fois par jour, lorsqu’il a un peu de temps.

Mettre en avant le système coopératif

Âgé de 37 ans, David est installé depuis 10 ans à Taupont dans le Morbihan avec son frère Mickaël, également twitto (@JoubierMicka). Ils exploitent deux bâtiments de 75 000 poules pondeuses en cages aménagées ainsi qu’un élevage plein air de 30 000 places. L’atelier ponte sera complété d’ici la fin de l’année par un nouveau site de 12 000 poules pondeuses sous agriculture biologique. En parallèle, ils cultivent 160 hectares de céréales et de légumes, en phase de conversion bio. « On a beaucoup de choses à apprendre sur ce mode de production. En cela, Twitter est un outil formidable pour faciliter le partage d’expériences et la mise en relation avec d’autres agriculteurs bio. » L’éleveur est abonné à de nombreux comptes professionnels, notamment à ceux de la coopérative d’Aucy, dont il relaie régulièrement les messages (retweets). Très attachés aux valeurs coopératives, David et Mickaël sont impliqués dans la démarche de communication Fiers de coopérer (#fiersdecooperer) et dont l’objectif est de remettre du lien entre les producteurs et les consommateurs. « Il s’agit de montrer qu’une marque, ce n’est pas que du marketing et que derrière nos produits (D’Aucy pour les légumes ou Cocotine pour les produits d’oeufs destinés à la RHD), il y a des agriculteurs et une garantie d’origine. » David est convaincu que le monde agricole doit davantage communiquer, et en particulier sur les réseaux sociaux. « On ne le fait pas assez, regrette-t-il, que ce soit à titre individuel ou collectif », tandis que d’autres pays producteurs d’oeufs sont beaucoup plus proactifs dans ce domaine.

L’UGPVB incite les éleveurs à utiliser les réseaux sociaux

L’Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne a organisé une matinée « conversation autour du numérique ». Initiée avec des éleveurs de porcs mais également ouverte aux producteurs d’oeufs, l’objectif est de « mettre en mouvement les gens motivés, éleveurs et techniciens pour utiliser Facebook, Twitter et autres réseaux sociaux, pour parler à la société de façon positive sur le métier d’éleveur, » explique Émilie Charpentier, chargée de la communication à l’UGPVB. « La puissance de ce média est phénoménale : on peut toucher énormément de monde par un simple tweet ou post. Les éleveurs doivent investir ce nouveau média incontournable, et pourtant inexploité aujourd’hui : dire ce qu’ils font, pourquoi et comment… pour tout simplement être plus présents dans l’esprit du grand public. Je comprends la crainte des éleveurs de s’exposer, de ne pas savoir quoi montrer ou d’avoir des critiques. Et pourtant, il va bien falloir s’y lancer… mais pas tout seul. » Raison pour laquelle l’UGPVB accompagne les éleveurs.

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