Il y a deux semaines qu’elle les a mises en vente, comme chaque année au printemps. Et déjà, près de la moitié a trouvé preneur : un record !
Ce samedi, huit familles attendent leurs précieux volatiles. Des rousses, des noires, des grises cendrées, et des grandes blanches Sussex, à la ferme de la Brigaudière, il y a l’embarras du choix.
Livraison à domicile
Les poules sont regroupées par race dans de grands enclos qui abritent chacun leur poulailler géant. Et ces dames ont de l’espace pour gratter et se dégourdir les pattes.
Aujourd’hui, Mélanie, qui gère seule l’exploitation, doit livrer 28 poules dans un rayon de 30 kilomètres, confinement oblige.
Les volatiles sont entreposés dans de grands cartons et c’est parti pour la tournée !
Première servie, une famille qui possède déjà une oie. Les six poules sont libérées par la petite fille de la maison et prennent connaissance de leur nouvelle demeure, un vaste enclos à l’arrière du pavillon.
Pour le propriétaire des lieux, c’est une véritable aubaine :
Là, je n’y arrivais plus. Je fais deux gâteaux par jour et des crêpes ! Et on ne trouve plus d’oeufs. Avoir des poules, c’est une certitude de ne pas être en manque !
Avec le confinement est venue la peur de manquer. La tentation est grande de revenir à plus d’auto-suffisance quand on dispose d’un bout de terrain, mais la crise sanitaire a aussi provoqué des prises de conscience :
Je me dis qu’il faut revenir à la terre, se reconnecter avec la nature. Et avec des poules, c’est facile. J’espère qu’après le coronavirus, on aura changé nos habitudes.
Mélanie est repartie avec sa précieuse cargaison. La demande a augmenté de 50% par rapport à l’an dernier à la même période et elle sait qu’elle ne pourra pas augmenter sa production puisque les poules pondeuses doivent avoir au minimum 6 mois avant la mise en vente.
Quelques kilomètres plus loin, c’est une famille avec deux petits garçons qui piaffent d’impatience. C’est la première fois qu’ils accueillent des poules et le poulailler flambant neuf vient tout juste d’être terminé.
“Nous avions l’idée d’avoir des poules et le confinement nous a poussé à passer à l’acte. Les magasins sont en rupture de stocks , alors ça va nous aider pour les repas. Et puis c’est une occupation pour les enfants.”
Un recyclage des déchets alimentaires
Pour la filière avicole, cette absence d’oeufs dans les rayons ne serait que momentanée. Qu’importe, les français ont redécouvert la poule, un animal écologique qui offre des oeufs bien sûr, mais qui permet aussi d’alléger la poubelle d’un quart de son poids. Un retour à la nature qui survivra peut-être au confinement.