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Bien-être animal : la majorité noie le poisson

Depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir, peu a été fait pour défendre les animaux.

L’actuel gouvernement n’est guère réputé favorable à la cause animale. Le cadeau fait aux chasseurs (le prix du permis de chasse national est passé, il y a un an, de 400 euros à 200 euros) apparaît comme le symbole d’une politique où le poids des lobbys pèse bien davantage que la défense des bêtes de tout poil. Inutile, donc, de s’étonner qu’Emmanuel Macron recueille la note misérable de 2,7 sur 20 sur le site web «Politique & animaux», lequel détaille et évalue l’action de chaque homme et femme politique sur la condition animale…

Ainsi, pour Hélène Thouy, avocate et cofondatrice du Parti animaliste, les décisions prises pendant l’actuelle législature n’ont apporté aucune avancée significative en matière de bien-être animal. «[En janvier 2017], une proposition de loi d’Olivier Falorni [député centriste de Charente-Maritime, ndlr] prévoyait que la vidéosurveillance dans les abattoirs devienne obligatoire. Or, dans l’actuelle loi, ce dispositif n’est que facultatif, ce qui présente bien peu d’intérêt, estime l’avocate. Certes, les sanctions à l’encontre des actes de maltraitance commis dans les abattoirs et dans le cadre du transport des animaux sont désormais des délits, et non plus de simples contraventions. Mais ces petites avancées sont très loin de répondre aux attentes de nos concitoyens.»

Dans le cadre des débats organisés à l’occasion des Etats généraux de l’alimentation (Egalim) du 20 juillet au 21 décembre 2017, les députés ont en effet repoussé de nombreuses mesures susceptibles d’améliorer le sort des animaux d’élevage, notamment l’interdiction du broyage des poussins vivants dans la filière des poules pondeuses, et celle de la castration à vif des porcelets. Les députés n’ont pas non plus mis fin à la caudectomie (coupe de la queue des porcelets). De même, lors des Egalim, l’interdiction des cages dans les élevages de poules ou de lapins est passée à la trappe, alors même que le candidat Macron s’était engagé à interdire l’élevage de pondeuses en batterie d’ici à 2022. Devenu président de la République, ce projet lui a sans doute semblé moins urgent.

La mise en place d’un étiquetage obligatoire détaillant le mode d’élevage et d’abattage des animaux a elle aussi été rejetée. D’autres propositions, qui semblaient plus faciles à mettre en œuvre (comme l’interdiction du transport et de l’abattage de femelles gestantes, ou la limitation du temps de transport des animaux) ont également essuyé un avis défavorable du gouvernement…

En avril, François de Rugy, alors ministre de la Transition écologique et solidaire, a quant à lui initié une vaste réflexion autour du bien-être des animaux en captivité, avec quatre groupes de travail spécifiques : zoos, cirques, élevages de visons et delphinariums. Vingt mesures issues de ces travaux doivent être annoncées en septembre. L’occasion, peut-être, de se rattraper.

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