La grippe aviaire a décimé près de 30 % des élevages belges de poules pondeuses.
Ces derniers mois, le prix des œufs atteint des sommets, même si on est encore en retrait des niveaux records de 2017. “Effectivement, le prix des œufs a fortement augmenté depuis la fin juillet et le début du mois d’août : + 37-38% pour les œufs blancs et bruns produits au sol entre fin juillet et fin décembre. Sur l’année, l’augmentation s’élève entre 7 et 12% selon si œufs blancs ou bruns produits au sol”, observe Catherine Colot, du Collège des Producteurs de l’Apaq-W.
La raison est avant tout à chercher dans l’épisode de grippe aviaire qui a frappé les élevages. “Les problèmes rencontrés par le virus de la grippe aviaire H3N1 qui a décimé 30% des élevages en Flandre contre un seul en Wallonie. Les vagues de chaleur ont aussi conduit à une offre clairement limitée. Le fait qu’en hiver, les poules des particuliers se reposent soutient également le prix du marché.”
Sans oublier une consommation en hausse, très fortement sur certains marchés comme l’Allemagne. “Or, le marché des œufs est européen et cela peut donc avoir une influence sur les prix au consommateur.”
Si le SPF Économie pointe une augmentation des prix de 18,9 % en novembre par rapport au mois précédent et une augmentation de 13 % sur un an, une éleveuse de poules pondeuses livrant la grande distribution ne partage pas tout à fait cette analyse. Si les prix ont fortement flambé depuis le début de l’année 2019 et que cela s’est amplifié de manière importante à partir d’avril, les prix du marché des œufs produits en cages enrichies a déjà commencé à rediminuer.
“Cette amorce a commencé plus tard pour le prix des œufs produits au sol, vers fin décembre. On ne doit donc pas s’attendre à de nouvelles augmentations inquiétantes dans les semaines à venir.”

Pas de répercussion sur les produits à base d’œufs
Cette hausse des prix ne devrait pas avoir de répercussion sur le prix des produits à base d’œufs dans l’industrie agroalimentaire, dans la mesure où ces industriels n’utilisent pas d’œufs frais dans la composition de leurs produits. Ces prix au plus haut étant aussi temporaires, une correction se fera naturellement dans les semaines à venir. Reste à voir si, là où les prix ont augmenté, la baisse sera également répercutée…