Baltus a-t-elle livré des œufs contaminés au fipronil? Non, selon son avocat

Pourtant, c’est ce qui ressort des documents de l’Afsca que la RTBF a pu se procurer. Le patron de la société Baltus a refusé de s’exprimer à notre micro. Son avocat aussi. Mais nous avons pu consulter les lettres que l’homme de loi avait envoyées pour défendre son client.

La première lettre de l’avocat est datée du 5 octobre. Elle fait référence à un “incident fipronil”. Et l’avocat insiste : l’agence a contrôlé plusieurs fois la société Baltus. Jamais l’AFSCA n’a critiqué son système de traçabilité.

L’avocat explique ensuite que dès que Baltus a su que ses œufs présentaient un risque de contamination, “elle a averti ses clients. Mais, compte tenu du temps écoulé depuis cette livraison, les œufs avaient déjà été vendus par les clients et sans doute consommés“.

Plus tard, le 11 août, l’Afsca lève le rappel de certains lots d’œufs, dont ceux de Baltus. Sauf que le contrôle de l’Afsca, c’était une semaine plus tôt. Entre les deux, Baltus devait réagir, a estimé l’agence.

Le 14 novembre, l’avocat conteste un rapport d’audition qui dit ceci : “La société Baltus reconnait ne pas avoir à l’époque un système de traçabilité suffisamment développé.” “Ce n’est pas conforme à ce qui a été précisé“, écrit l’homme de loi.

A la commission de recours, l’avocat explique que depuis les faits, Baltus a informatisé son process de traçabilité. Il demande que le retrait d’autorisation soit levé pour l’emballeur d’œufs.

Rappelons que ce sont uniquement les arguments de l’avocat. La société Baltus ne décrochera un contrôle positif que plusieurs mois plus tard, alors que la crise du fipronil est terminée.

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