Alimentation : le label bio est-il assez exigeant ?

Le bio ne s’est jamais aussi bien porté. Mais le bio est-il écolo ? Les professionnels du secteur sont à Paris, au salon NatExpo, du 20 au 22 octobre 2019. L’occasion pour Europe 1 de mener l’enquête.

ENQUÊTE EUROPE 1Le bio bat des records. Il a pesé plus de 10 milliards d’euros l’année dernière et connu 15% de croissance, en plus d’être plébiscité par les consommateurs et les agriculteurs ! Le logo “bio” n’est pourtant pas toujours si vert. Par exemple, il ne signifie pas que les fruits ou légumes ayant le label “bio” sont de saison.

Acheter un avocat bio est ainsi un non-sens. La saison de l’avocat s’étend de l’automne au printemps, or non seulement, on peut l’acheter toute l’année mais en plus il vient de très loin, souvent d’Amérique latine. Idem pour la banane bio ou encore l’huile d’olive bio, dans laquelle on trouve des résidus de plastique dont un perturbateur endocrinien.

Le cahier des charges du label “bio” légèrement renforcé

Des évolutions pour revoir le critère “bio” ont déjà eu lieu il y a trois mois. Le cahier des charges du label a ainsi été légèrement renforcé. Par exemple, il n’y aura plus de tomates certifiées bio en décembre. Un producteur ne peut plus faire pousser des tomates sous une serre chauffée en hiver. C’était une demande de la Fédération nationale d’agriculture biologique (FNAB). Des problèmes persistent, notamment au sujet des œufs bio, selon Guillaume Riou, président de la FNAB : “Aujourd’hui, il y a des bâtiments de 24.000 ou 48.000 poules qui sont en train de se monter alors que notre proposition était plutôt de limiter les bâtiments à 3.000 poules pondeuses. C’est lié à un cahier des charges qui petit à petit devient de plus en plus laxiste. Il faut absolument renforcer les vertus françaises de l’agriculture biologique”.

Certains labels dépassent les exigences du bio

Il existe des labels bio, moins connus, mais plus exigeants, qui vont au-delà des critères du label “agriculture biologique”, comme l’explique Christelle Pangrazzi du magazine 60 millions de consommateurs : “Il y a toujours le label ‘bio’ sur la boîte de votre gâteau mais vous aurez le label ‘Demeter’ à côté, qui essaye vraiment de mettre les exigences à un niveau assez élevé, notamment en termes d’interdiction totale de pesticides de synthèse. Vous avez aussi le label ‘Nature et progrès’ qui est très fort sur le droit du travail. Ces labels répondent au cahier des charges bio mais essayent de faire mieux sur certains points.”

Cette exigence supérieure a un prix. Ces produits sont généralement plus chers que les autres produits bio.

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