Saint-Brandan. Liquidation de l’abattoir Socavol : 74 licenciements

À Saint-Brandan près de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), l’abattoir Socavol, qui tue des poules de réforme, met la clé sous la porte. La liquidation judiciaire sera effective jeudi prochain. Tous les salariés se retrouveront au chômage.

Coup de tonnerre ce vendredi à l’entreprise Socavol, de Saint-Brandan. Les salariés connaissaient tous les difficultés de cette entreprise. Mais la décision du tribunal de commerce est tombée : Socavol est mise en liquidation judiciaire, elle sera effective jeudi.

Les 74 salariés vont tous perdre leur emploi. « Et dans le secteur de Quintin, allez retrouver du travail… », souligne un salarié.

Poules de réforme

Socavol a une seule activité : l’abattage de poules de réforme, c’est-à-dire des poules pondeuses en fin de production. Cette viande à bas prix est destinée à l’exportation.

« Ça fait trois ans qu’on galère financièrement, précise un représentant du personnel. Il existe trois abattoirs de poules dans la région : Volailles du Poher, Doux et nous. C’est celui qui paie le plus qui obtient les poules. »

Il explique que les poules sont payées entre 10 centimes et 15 centimes pièce.

« Pour que notre abattoir tourne correctement, il nous faut abattre 50 000 poules par jour. Depuis un mois, nous en avons entre 15 000 et 35 000 par semaine. »

L’affaire du fipronil

Pourquoi une telle baisse ? L’explication se trouve dans l’affaire des œufs contaminés au fipronil, en Belgique et aux Pays-Bas. « Dans ces deux pays, ils ont été obligés d’abattre toutes leurs volailles, poursuit le représentant du personnel. Résultat, les anciennes poules pondeuses de Bretagne, en fin de parcours, sont achetées pour repartir pondre là-bas. Et nous ne les avons plus à l’abattoir. Mais un jour ou l’autre, cette situation prendra fin. Il faudra bien abattre de nouveau les poules bretonnes. »

Beaucoup de casseroles

Depuis plusieurs années, les salariés de Socavol ne sont pas dans une situation rassurante. « On est dans une conjoncture bizarre, explique l’un d’eux. Notre grand patron, au Bénin, a beaucoup de casseroles. Il se dit qu’il doit une somme très importante au fisc, là-bas. »

Lundi à 8 h sur le site

L’abattoir avait été racheté, début 2015, par le grossiste Casco, basé à Lamballe, dont le Béninois Sébastien Avajon est le principal actionnaire. À l’époque, Socavol comptait 100 emplois. Neuf personnes ont été licenciées en juillet 2015 et neuf autres en janvier 2016. À l’été 2016, il restait 82 emplois, et le directeur, Christophe Thébault, expliquait aux salariés qu’il fallait rester confiant.

Lundi à 8 h, les salariés vont se rassembler sur le site. « Nous n’avons plus rien à attendre »,dit le délégué du personnel. Cet après-midi, Christophe Thébault était injoignable

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