En juin 2017, Ronan et Yves Kerrien diversifiaient leur activité par la construction d’un bâtiment de 3300 m2. 30 000 pondeuses ont donc rejoint l’exploitation laitière et la production de légumes. Ronan Kerrien revient sur cette première année de découverte.
Comment s’est passée la prise en main de l’élevage ?
Ça s’est globalement bien passé, mis à part un problème de veine d’eau négative sous le bâtiment, alors qu’elle était positive quand on s’est installé. Les animaux se répartissaient moins bien dans le bâtiment et évitaient cette zone qui ne leur était pas propice. Au démarrage, le lot était séparé en quatre, mais durant les premiers jours, les poules ont réussi à traverser les séparations. On avait donc des concentrations d’animaux plus importantes dans la première partie que dans la seconde, un peu plus de ponte au sol également.
Cela a été réglé au bout d’un mois et demi, le temps d’identifier le problème, grâce à l’intervention d’un radiesthésiste. C’était lié à la mise à la terre d’un nouveau transformateur qui a un peu déréglé l’environnement du bâtiment.
Comment s’est passée l’adaptation au matériel ?
On a tout découvert sur le tas. L’équipe de techniciens du Gouessanta été présente et l’est toujours d’ailleurs. Ils nous ont aidés à apprendre notre métier.
Avez-vous effectué des modifications ?
On va simplement mettre des pesons sur les silos et un pèse poule à l’intérieur du bâtiment pour avoir un suivi plus précis.
Comment arrivez-vous à conjuguer les trois activités (légumes, bovins lait et volailles) ?
Nous avons beaucoup réduit notre production légumière. Notre salarié va ramasser les œufs. Mon frère et moi surveillons un peu l’ensemble. Et enfin, nous avons embauché quelqu’un pour les weekends.
Quels étaient vos objectifs avec cette installation en volaille ?
Nous souhaitions diminuer la production légumière, car on a une certaine lassitude après quelques années. C’est un métier très physique. Nous avions envie de faire autre chose et cette opportunité s’est présentée. On est d’ailleurs bien contents d’avoir eu le poulailler cet hiver, car la production de choux-fleurs a été catastrophique, à cause des intempéries et un hiver très tardif. Les productions légumières sont difficiles à gérer dans le temps et cette année était particulièrement mauvaise.
Qu’avez-vous pensé de cette nouvelle activité, du point de vue organisation, pénibilité, conditions de travail ?
C’est un vrai métier. Un peu comme pour un élevage bovin, il faut être présent et suivre ça de façon quotidienne, essayer d’anticiper. On a encore une expérience à acquérir, mais on y arrive tout doucement. C’est un élevage très intéressant sur le plan animalier et plutôt facile à gérer dans le temps, car c’est assez stable au quotidien. C’est aussi beaucoup plus facile de s’organiser que pour la production légumière même s’il y a quand même du boulot.
Ce dont nous avions besoin, c’était d’avoir une équipe qui nous suive, car on avait tout à apprendre et on a trouvé les personnes capables de répondre à nos attentes. Au niveau de l’élaboration des bâtiments également, car même si on va visiter d’autres élevages, on a besoin d’avoir de bons conseils. Si ça coinçait à ce niveau-là, ce n’était même pas la peine d’y aller, les enjeux étaient trop importants.
Que pensez-vous du système de filière intégrée, qui est propre à la volaille ?
Cela nous semblait de toute façon difficile de partir seuls, car on ne connaissait pas le métier. Mon banquier m’aurait regardé avec de grands yeux. À partir du moment où il y a une équipe derrière avec un contrat de reprise, il est plus facile d’obtenir des financements.
Êtes-vous satisfait de vos choix en matière de bâtiment et d’équipement ?
Oui. On n’a pas eu de coup de chaud dans le bâtiment malgré les températures particulièrement élevées pendant le premier lot et le fait qu’on n’ait pas de brasseur d’air.
D’autres projets à venir ?
On va déjà apprendre à bien maitriser l’élevage. On n’a pas encore fait de vide, donc on va voir comment ça se passe, comment on doit s’organiser. On dit qu’il faut deux ans environ pour absorber de gros changements comme celui-ci sur une exploitation, que chacun trouve sa place et que les différentes activités s’imbriquent bien. Donc pas de nouveau projet pour l’instant.