Lucie et Laurent Degrand en font le pari : les consommateurs, sensibles au bien-être animal et à la qualité, vont continuer à plébisciter les œufs bio. Les 12000 poules de leur élevage viennent d’arriver dans leur bâtiment tout neuf, à Wylder. Ils espèrent vendre 11 000 œufs par jour.
« La construction d’un bâtiment de 2 200 m² à la sortie du village a généré beaucoup d’interrogations et de curiosité mais pas d’opposition, dès lors que la population a su que nous travaillerions en filière biologique », rapportent Lucie et Laurent Degrand, les propriétaires de la nouvelle structure. Tous deux ont choisi de conserver un emploi à mi-temps à l’extérieur : Laurent, le papa, est chauffeur-livreur chez Flandr’Œuf. Sa fille Lucie est aide-soignante en clinique privée.
Les poules restent sur place pendant douze mois
L’arrivée toute récente des 12 000 poules pondeuses constitue l’aboutissement de leur projet : « Elle met un terme à toute une série d’obligations administratives, relatent le père et la fille. Nous avons dû transformer la vocation de l’exploitation agricole en passant 5,30 hectares du mode traditionnel au mode biologique ; créer une nouvelle société, SCEA l’Œuf de l’Yser ; ériger un bâtiment d’une capacité maximale en bio de 12 000 volatiles, répartis en quatre structures indépendantes de 3 000 poules ; créer une surface enherbée de 4,80 hectares pour l’épanouissement des volailles en plein air. » Les poules arrivées dernièrement occuperont le bâtiment durant douze mois avant de rejoindre l’abattoir.
« Nous avons dû créer une surface enherbée de 4,80 hectares pour l’épanouissement des volailles en plein air »
Une période de vide sanitaire d’un mois est prévu pour procéder au nettoyage et à la désinfection, avant de recevoir un nouveau contingent pour une durée identique. « Si le nombre d’animaux peut impressionner, nous sommes loin de l’élevage intensif, les poules bénéficient de tous les égards », précisent les exploitants.
En pleine production, d’ici 15 jours, 11 000 œufs sortiront chaque jour de la zone de stockage pour rejoindre l’entreprise Flandr’Œuf, basée dans la zone d’activité de la Kruys-Straete à Wormhout, à 4 km de là. Cette dernière assure la traçabilité du produit, le calibrage et l’emballage final, avant commercialisation.
Les poules ont leur jardin d’hiver
Durant trois semaines, les poules demeurent confinées, le temps de s’adapter à leur nouvel environnement. Elles ont ensuite librement accès, de 8 h à 17 h, à 4,80 hectares de prairies pour s’ébattre en plein air. Elles peuvent rejoindre les pondoirs surélevés, avec une assise inclinée afin que l’œuf gagne directement la chaîne continue.
L’œuf est automatiquement acheminé vers la zone de stockage. L’alimentation (blé, maïs) vient des Hauts de France, et est complétée par des minéraux et vitamines bio. Raffinement suprême, elles disposent d’un jardin d’hiver : « Ce dispositif n’est pas encore obligatoire mais il figure déjà dans les normes européennes KAT relatives aux élevages bio. Autant anticiper », confie Lucie. Ce dispositif accueille les poules en cas de mauvais temps : pattes et plumes au sec, elles reçoivent l’air extérieur et un apport de 30 % de lumière naturelle.