Ty Yar : un élevage 100 % féminin

Hélène Loric et Françoise Laudrin, éleveuses de poules pondeuses à St-Allouestre, participent au Congrès des femmes en agriculture demain (22/11/2018) à Locminé.

Hélène et Françoise se sont installées en 2013 à la tête d'un élevage de 28 500 poules plein air.
Hélène et Françoise se sont installées en 2013 à la tête d’un élevage de 28 500 poules plein air, ici avec leur stagiaire, Laëtitia. (©La Gazette du Centre Morbihan)

A Kersalmon (St-Allouestre), le poulailler est vide pour quatre semaines. Hélène passe le nettoyeur à haute pression pendant que Françoise et la stagiaire, Laëtitia, nettoient la trieuse. Les deux femmes se sont installées il y a cinq ans déjà.

Même si elles étaient issues du milieu agricole, à la construction de leur bâtiment, elles se souviennent avoir fait les frais « d’un peu de machisme de la part des constructeurs. » Mais en dehors de cela, pas vraiment. Elles sont impliquées dans les réseaux agricoles. « Nous participons à des groupes volailles, pondeuses, jeunes agriculteurs… avec Novagri ou Idrea. Et même lorsque nous sommes en minorité dans certains groupes, on nous écoute », sourit Hélène.

Les mentalités ont changé, « dans le monde professionnel en général, pas seulement en agriculture. Peut-être moins au niveau des salaires…, mais globalement les femmes ont une place reconnue aujourd’hui », ajoute Françoise.

Aucune ne regrette son virage professionnel. Il répond bien à leurs souhaits. « Nous voulions partager les décisions, concilier vie de famille et vie professionnelle, et avoir du temps libre, même si nous travaillons avec du vivant. C’est le cas. »

Des échanges pour ne pas végéter

Demain, jeudi 22 novembre, elles participeront au congrès des femmes en agriculture pour la première fois, avec la même envie de partager, échanger, « et réfléchir ensemble à ce qu’il serait judicieux de mettre en place. Avec notre sensibilité de femmes. Sans échanges, on peut végéter un certain temps… », estime Hélène.

Les deux associées ont convié leur stagiaire à les accompagner. Une jeune femme que rien ne prédestinait à exercer dans l’agriculture. Laëtitia, 34 ans, est titulaire d’un BTS en comptabilité-gestion, et a travaillé plusieurs années dans les usines agroalimentaires. « Rien à voir avec l’agriculture, dont je ne suis pas issue », explique la jeune femme, de Landévant.

Finalement, après un stage, elle a trouvé sa voie et sait précisément ce qu’elle souhaite. « Mon but, c’est de m’installer. Peut-être pas dans l’immédiat, mais plus tard… »

Pour l’heure, elle suit un cursus de BPREA avicole en alternance à Crédin et sur la ferme Ty Yar, jusqu’en juin 2019. « Sur 22 étudiants nous sommes environ la moitié de femmes », constate Laëtitia. Beaucoup ont des possibilités de successions familiales. Peu importe. Même si ce n’est pas son cas, elle aime ce qu’elle fait. « La variété des tâches, le contact avec les poules… C’est plus valorisant que l’usine », conclut la jeune femme, bel exemple de l’intégration des femmes dans le milieu agricole.

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