Terre 2017. Front uni face aux extrémistes de la cause animale

Aux assises Terres 2017, à Rennes, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, et Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne, ont dénoncé les dérapages des activistes ultras.

Ne pas confondre les welfaristes et les ultras

Christiane Lambert, présidente de la FNSEA et Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne, ont fait front commun, ce lundi aux Assises Terres, face aux extrémistes de la cause animale qui s’introduisent nuitamment dans les élevages pour filmer des vidéos parfois très trash.

« Il ne faut pas se tromper d’ennemi, souligne Christiane Lambert. Nous travaillons depuis des années avec les welfaristes et WWF France qui s’intéressent au bien être des animaux. Le dialogue est constructif. En revanche, il existe des abolitionnistes radicaux qui veulent arrêter l’élevage et fermer les abattoirs. Ils veulent faire du scoop avec des images très trash. On ne peut pas débattre et progresser avec ces gens-là ».

Laurent Pinatel voit l’origine du problème « dans la perte du lien entre les citoyens et l’agriculture. Une incompréhension s’installe sur laquelle surfent les extrémistes de la cause animale ».

Bien-être animal

C’est une tendance lourde de l’élevage. « 4 500 de nos adhérents sont en formation bien-être animal, indique Christiane Lambert. Nous sommes au travail sur ce dossier mais nous ne voulons pas de stigmatisation ».

Aiguillonnés par la grande distribution qui souhaite à terme ne plus vendre d’œufs de poules en cage, les éleveurs de poules pondeuses sont confrontés à de nouvelles mises aux normes bien-être très coûteuses.

« Si ce nouveau modèle correspond aux choix des consommateurs, il faut y aller, indique Laurent Pinatel. Mais il faudra des aides publiques pour fournir à tous une alimentation de qualité ».

Il défend un modèle de production à la française « avec des productions locales respectant le bien-être des animaux ». Pour Christiane Lambert, « on ne pourra pas monter en gamme dans les produits si les prix sont toujours tirés vers le bas, ce n’est pas compatible ». Elle rappelle le terrible goulot d’étranglement « 400 000 agriculteurs, 11 000 industriels et seulement 4 centrales d’achat ».

Qui finance ?

Laurent Pinatel veut une intervention publique pour améliorer le bien être animal. « Laisser les seules grandes surfaces s’occuper de la réorientation de l’agriculture, c’est le degré zéro de la politique, c’est dramatique ».

La présidente de la FNSEA estime que le marché peut apporter des réponses « à condition que tous les acteurs acceptent de jouer le jeu. À commercer par les grandes surfaces. Elles ont été approchées depuis 4 mois pour participer financièrement à la transformation des élevages de poules en cage. Elles ne répondent pas ».

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