Scandale du fipronil : les Fermiers de Loué n’arrivent plus à répondre à la demande

Depuis cet été et l’affaire des œufs contaminés, les Fermiers de Loué voient leurs commandes d’œufs bio et label rouge exploser. A tel point que la coopérative sarthoise, qui produit pourtant deux millions d’œufs par jour, ne parvient plus à répondre à la demande.

C’est une conséquence directe du scandale du fipronil et des œufs contaminés cet été. Même si aucune trace de l’insecticide n’a été retrouvée dans les œufs produits en France à l’issue de près de 3000 contrôles, le doute s’est installé et les consommateurs se tournent de plus en plus vers les œufs de qualité bio et label rouge. Résultat : la demande explose pour les Fermiers de Loué, qui n’arrivent plus à faire face.

Pourtant le centre de conditionnement des œufs de Loué à La Bazoge tourne à plein régime de 6h à 19h, 6 jours sur 7. 130 salariés sont sur le pont pour conditionner chaque jour un peu plus de 2 millions d’œufs, mais ça ne suffit pas, constate le directeur du site Bruno Mousset : “Cela parait incroyable de le dire mais non. Toutes les semaines, on est obligé de réduire nos clients pour pouvoir donner à tout le monde. On n’arrive pas à suivre aussi bien en label de Loué qu’en bio… non, on arrive pas à suivre“.

Bruno Mousset, le directeur du centre de conditionnement des œufs de Loué - Radio France
Bruno Mousset, le directeur du centre de conditionnement des œufs de Loué © Radio France – Julien JEAN

Seules 60% des commandes sont honorées. Pour satisfaire l’ensemble des clients, il faudrait au minimum une cinquantaine de nouveaux éleveurs. Actuellement la coopérative sarthoise compte 250 poulaillers comme celui de Vanessa Hervé. Installée à Saint Jean d’Assé, cette jeune éleveuse s’occupe de 6 000 poules. “Quand le scandale du fipronil a éclaté, on était en vacances. On s’est demandé ce qui se passait. C’est vrai qu’il y a eu un peu d’inquiétude“. Inquiétude vite dissipée toutefois. “Loué, c’est sérieux. On a des règles d’hygiène très strictes. Et nos poules sont élevées en plein air, cela fait la différence quand même“.

Les poules pondeuses de Vanessa Hervé à Saint Jean d'Assé - Radio France
Les poules pondeuses de Vanessa Hervé à Saint Jean d’Assé © Radio France – Julien Jean

La coopérative met aussi à leur disposition une équipe de 14 techniciens sanitaires dirigée par Martine Cottin, vétérinaire qui réalise des contrôles. Toutes les exploitations sont visitées au moins une fois par mois afin de vérifier que le cahier des charges est respecté. “Parce que l’œuf, c’est quand même un produit que l’on peut consommer cru. On ne peut pas faire n’importe quoi, pas le droit de se tromper. On fait constamment des analyses bactériologiques, en étant même plus exigeant que la réglementation“.

Un cadre contraignant mais aussi sécurisant pour les éleveurs toujours plus nombreux. Il y en aura 25 nouveaux cette année, première étape d’un plan d’installations sur 3 ans couplé à un projet d’agrandissement du centre de conditionnement qui devrait permettre d’augmenter d’un tiers la production.

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