Paris et Berlin vont mettre fin au broyage des poussins

PHOTO CLAUDE PRIGENT / LE TELEGRAMME . LE MERZER (22) : Poussin , aviculture , poulet , élevage avicole .

Le broyage des poussins mâles de souche « pondeuse » sera interdit en 2021. La France et l’Allemagne vont collaborer pour trouver des solutions alternatives.

Pourquoi broie-t-on les poussins ?

Puisque seulement les femelles pondent, les couvoirs industriels qui font naître les futures poules pondeuses se débarrassent systématiquement des poussins mâles. Jugés indésirables dans la filière pondeuse, ces animaux pourraient être néanmoins élevés pour leur viande mais ils ne le sont pas car les souches spécialement sélectionnées pour la ponte sont, selon la filière avicole, moins productives et ont un coût de production trop élevé.

Les poussins mâles sont donc triés manuellement quelques heures après leur naissance puis broyés vivants, parfois gazés. La pratique choquante mais légale est identique quels que soient les œufs : conventionnels, bio ou label rouge. Certains poussins malades ou mal formés subissent le même sort de même que les canetons femelles dans la filière fois gras. Chaque année en France, 50 millions de poussins sont ainsi éliminés selon l’association L214 qui milite entre autres pour l’interdiction de cette méthode de mise à mort.

Qu’ont décidé les ministres de l’Agriculture français et allemand ?

Après s’être engagés en octobre dernier à mettre un terme à cette pratique d’ici à 2021, les deux ministres français et allemand de l’Agriculture et de l’alimentation, réunis ce lundi à Berlin, se sont engagés à coopérer pour trouver avec chercheurs et acteurs des filières avicoles des méthodes alternatives afin de supprimer au plus vite cette pratique d’élimination des poussins. Le séminaire de Berlin a permis de formaliser « un partenariat bilatéral avec un cadre de travail sur 2020 et 2021 portant sur la recherche appliquée et l’innovation ». Les autres Etats-membres sont invités à s’associer à cette démarche pour qu’il y ait une harmonisation européenne. Le duo franco-allemand a affirmé vouloir « mettre rapidement fin à cette pratique inacceptable du point de vue de la protection animale et ainsi de répondre à cette attente forte de la part des consommateurs et des associations de protection animale ».

Quelles alternatives ?

Un certain nombre de pistes sont étudiées. La solution pourrait venir d’une technique permettant d’identifier le sexe du futur poussin avant l’éclosion de son œuf. Il suffirait alors de casser les œufs mâles. Une méthode est développée en Allemagne par l’université de Leipzig. Elle repose sur la spectroscopie, c’est-à-dire l’analyse du spectre lumineux des vaisseaux sanguins des embryons.

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