Œufs : une période charnière pour Armor-Œufs

En Bretagne, première région de production d’œufs de France, on élève les pondeuses en cages plus qu’ailleurs. Viser 50 % de production alternative d’ici à 2022 (sol, plein air, bio) peut paraître difficile, mais pas insurmontable.

Chez Armor-Œufs, premier groupement de producteurs d’œufs de France basé à Pontivy (95 producteurs, 6 millions de poules pondeuses), le mouvement est lancé. « Nous prévoyons que 800 000 poules sortiront de cages d’ici la fin de l’année pour passer à un mode de production alternative », expliquait le 3 avril Yannick Thoraval, responsable de la filière œuf chez Sanders (Groupe Avril), lors de l’assemblée générale d’Armor-Œufs.

Le mouvement est également engagé dans les autres groupements (Nutréa, Gouessant, d’aucy pour les plus importants). C’est un premier pas en réponse au rejet de l’élevage en batterie qui se renforce d’année en année, malgré la mise aux normes européennes des cages aménagées en 2012.

En réponse, l’interprofession de l’œuf en France lançait l’idée, en 2016, d‘un contrat d’avenir sociétal pour orienter, d’ici 2022, 50 % de la production française vers des modes d’élevage alternatifs, plus en phase avec les attentes sociétales.

68 % des poules pondeuses françaises vivent actuellement en cages, 78 % en Bretagne. Mais depuis, le mouvement s’est précipité. Des distributeurs et des opérateurs de la restauration collective ont soit banni les œufs issus d’élevages en cage, soit prévu de le faire d’ici à 2025. Fin mars, lors des débats autour de la loi “sur l’équilibre dans le secteur agricole et agroalimentaire”, des députés ont déposé des amendements pour interdire les œufs coquilles dans les rayons frais en 2022. Resterait juste le débouché de l’industrie pour les œufs transformés (55 à 60 % de la consommation en France).

Pour les éleveurs Armor-Œufs, dont 66 % élèvent en cage 92 % des poules pondeuses du groupement, il devient donc urgent de se décider. Mais quelle voie choisir quand on a parfois lourdement investi lors de la mise aux normes ?

Quand seulement 20 % d’entre eux ont la capacité de s’orienter vers le plein air (18 % des poules pondeuses en France), mode de production qui réclame 4 mètres carrés de parcours extérieur par poule, soit 16 hectares pour 40 000 poules ? Pour le savoir, le groupement a sondé ses producteurs en 2017. « Un tiers nous a dit être prêt à sortir de l’élevage en cage d’ici à 2020 et un autre tiers d’ici 2022 », poursuit Yannick Thoraval. En privilégiant le mode d’élevage alternatif au sol. Le dernier tiers des éleveurs concerne ceux qui ont investi dans du neuf en 2012 et qui ne peuvent pas réinvestir de suite.

Dans ce contexte de mutation, la directrice générale « productions animales » d’Avril, Marie Grimaldi s’est voulu rassurante, lors de l’assemblée générale du groupement. Avec 220 oeufs consommés par habitant et par an en France, « l’œuf reste en pleine forme. Armor-Œufs et Avril disposent d’atouts uniques pour valoriser les débouchés : les marques les plus connues en GMS (par exemple Mâtines en œuf coquille), des technologies uniques en Restauration hors Domicile. Plus que jamais, dans cette période de mutation, nous renforcerons nos échanges avec les producteurs et avancerons pas à pas ensemble. »

Pendant ce temps-là, la production alternative se développe à grands pas ailleurs en France, notamment dans le Sud-Est et autour des grands bassins de consommation avec de nouveaux entrants dans la filière. La Bretagne pourrait-elle perdre des positions sur ce nouveau marché ?

Chez Armor-Œufs, premier groupement de producteurs d’œufs de France basé à Pontivy (95 producteurs, 6 millions de poules pondeuses), le mouvement est lancé. « Nous prévoyons que 800 000 poules sortiront de cages d’ici la fin de l’année pour passer à un mode de production alternative », expliquait le 3 avril Yannick Thoraval, responsable de la filière œuf chez Sanders (Groupe Avril), lors de l’assemblée générale d’Armor-Œufs. Le mouvement est également engagé dans les autres groupements (Nutréa, Gouessant, d’aucy pour les plus importants). C’est un premier pas en réponse au rejet de l’élevage en batterie qui se renforce d’année en année, malgré la mise aux normes européennes des cages aménagées en 2012.

En réponse, l’interprofession de l’œuf en France lançait l’idée, en 2016, d‘un contrat d’avenir sociétal pour orienter, d’ici 2022, 50 % de la production française vers des modes d’élevage alternatifs, plus en phase avec les attentes sociétales. 68 % des poules pondeuses françaises vivent actuellement en cages, 78 % en Bretagne. Mais depuis, le mouvement s’est précipité. Des distributeurs et des opérateurs de la restauration collective ont soit banni les œufs issus d’élevages en cage, soit prévu de le faire d’ici à 2025. Fin mars, lors des débats autour de la loi sur l’équilibre dans le secteur agricole et agroalimentaire, des députés ont déposé des amendements pour interdire les œufs coquilles dans les rayons frais en 2022. Resterait juste le débouché de l’industrie pour les œufs transformés (55 à 60 % de la consommation en France).

Pour les éleveurs Armor-Œufs dont 66 % élèvent en cage 92 % des poules pondeuses du groupement, il devient donc urgent de se décider. Mais quelle voie choisir quand on a parfois lourdement investi lors de la mise aux normes ? Quand seulement 20 % d’entre eux ont la capacité de s’orienter vers le plein air (18 % des poules pondeuses en France), mode de production qui réclame 4 mètre carré de parcours extérieur par poule, soit 16 hectares pour 40 000 poules ? Pour le savoir, le groupement a sondé ses producteurs en 2017. « Un tiers nous a dit être prêt à sortir de l’élevage en cage d’ici à 2020 et un autre tiers d’ici 2022 », poursuit Yannick Thoraval. En privilégiant le mode d’élevage alternatif au sol. Le dernier tiers des éleveurs concerne ceux qui ont investi dans du neuf en 2012 et qui ne peuvent pas réinvestir de suite.

Dans ce contexte de mutation, la directrice générale « productions animales » d’Avril, Marie Grimaldi s’est voulu rassurante, lors de l’assemblée générale du groupement. « L’œuf reste en pleine forme (220 œufs consommés par habitant et par an en France NDLR). Armor-Œufs et Avril disposent d’atouts uniques pour valoriser les débouchés : les marques les plus connues en GMS (par exemple Mâtines en œuf coquille), des technologies uniques en Restauration hors Domicile. Plus que jamais, dans cette période de mutation, nous renforcerons nos échanges avec les producteurs et avancerons pas à pas ensemble. » Pendant ce temps-là, la production alternative se développe à grands pas ailleurs en France, notamment dans le Sud-Est et autour des grands bassins de consommation avec de nouveaux entrants dans la filière. La Bretagne pourrait-elle perdre des positions sur ce nouveau marché ?

 

Franck Jourdain  

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