Oeufs : le mode d’élevage est le 1er critère de choix pour le consommateur

94% des Français approuvent l’initiative du Contrat Sociétal d’Avenir prise par les professionnels français de l’œuf et visant à atteindre 50% de poules pondeuses en élevages alternatifs d’ici 2022.

C’est du moins ce qui ressort de la nouvelle enquête menée en mars 2017 par CSA pour le CNPO. Le mode d’élevage est le 1er critère de choix pour le consommateur, suivi de l’origine française de l’œuf. Bien conscients des difficultés liées à la transition des élevages en cages aménagées vers les élevages alternatifs, 79% des Français estiment nécessaire pour les éleveurs de demander un délai aux enseignes de la grande distribution afin de s’adapter. Ils sont également 79% à trouver normal que les éleveurs demandent une aide financière aux distributeurs pour réaliser les investissements nécessaires à cette transition.
Et parfaitement logiques dans leur réponse, 87% sont eux-mêmes prêts à payer 10 centimes d’euros de plus par boîte de 6 œufs pour accompagner la filière dans cette transition. Enfin, 74% d’entre eux se disent prêts à payer plus cher pour des œufs issus d’élevages alternatifs.

Les œufs remportent un large plébiscite auprès des Français : ils sont 96% à en consommer, sachant que 85% attachent de l’importance à l’origine française et 89% seraient même favorables à ce que les magasins ne proposent que des œufs français. Pour plus de 8 Français sur 10, cette origine est une garantie de qualité et de fraîcheur. Pour 94% d’entre eux, les œufs pondus en France permettent également de contribuer à la préservation des élevages en France et pour 93% de participer au maintien du « Made in France ».

Pourtant, le CNPO lance une alerte : « ces derniers temps, au risque de créer des ruptures dans les rayons et au prétexte d’une pression sociétale grandissante, les enseignes de distribution ont multiplié les annonces de retrait définitif des œufs de poules élevées en cages aménagées. Ces démarches sont engagées sans tenir compte ni des contraintes de temps, ni des problématiques techniques et encore moins de l’impact économique de ce chantier de très grande envergure pour les éleveurs ».

Et d’ajouter : « les professionnels du secteur appellent les enseignes de distribution à aller jusqu’au bout de la logique de réponse aux attentes de leurs clients. Ils leur demandent d’assumer leur part de responsabilité dans cette évolution de la filière en travaillant en concertation avec eux. Dans le cas contraire, la multiplication des ruptures d’approvisionnement est à prévoir dans les rayons, ainsi qu’une explosion des importations et la faillite toute entière de la filière française. »

Pour rappel, les professionnels des œufs en France et dans l’Union européenne répondent déjà à une réglementation sur le bien-être animal la plus stricte au monde. Au-delà des aspects réglementaires, la filière française va toujours plus loin pour assurer le bien-être des poules. Dans le cadre du Contrat Sociétal d’Avenir, elle s’engage notamment dans des travaux de recherches visant à poursuivre la réduction de l’utilisation des antibiotiques, faire évoluer les techniques d’épointage, etc. De nouveaux outils sont également mis en place afin de faciliter la mesure du bien-être animal.

 

“Une application mobile à destination des éleveurs sera ainsi développée pour effectuer des mesures strictes de différents critères liés au bien-être des poules pondeuses en élevages. Elle sera accompagnée d’un catalogue répertoriant des pistes d’amélioration relatives aux différents critères évalués.”

 

 

Le « Contrat Sociétal d’Avenir »
de la filière française des œufs

Il s’agit d’une démarche collective volontaire qui résulte d’un long travail débuté en 2014. L’enjeu : répondre à la montée en puissance des attentes sociétales, entraînant notamment une demande croissante en œufs issus d’élevages alternatifs (bio, plein air dont Label Rouge, sol). Dans son Contrat Sociétal d’Avenir, la filière a donc décidé de donner un coup d’accélérateur à ces productions.
L’initiative des professionnels, encouragée et soutenue par Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, prépare les bases nécessaires à la pérennité de la filière et de l’ensemble des acteurs du secteur des œufs, depuis l’accouvage jusqu’à la distribution en passant par les éleveurs, les centres de conditionnement, etc.
La France élève aujourd’hui 68% de ses poules pondeuses en cages aménagées, soit 32 millions, et le reste (15 millions) en systèmes alternatifs (sol, plein air, bio).
Le système d’élevage de 10 millions de poules doit donc être modifié en systèmes alternatifs d’ici 2022, à raison de 2 millions de poules par an à partir de 2017, l’idée étant de préserver le potentiel de production de la filière. 500 millions d’euros seront au total nécessaires pour remplir l’objectif, soit 100 millions d’euros par an.

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