Œufs contaminés. Un deuxième insecticide interdit a été utilisé en France

Le ministère de l’Agriculture a indiqué, ce vendredi, que “quelques élevages” français de poules pondeuses avaient utilisé de l’amitraze, un deuxième insecticide “modérément toxique”, lié au prestataire incriminé dans l’affaire du fipronil. Il annonce rechercher dans les œufs des résidus de cet insecticide interdit pour les élevages de volailles.

Après le fipronil, l’amitraze. Le ministère de l’Agriculture a indiqué, ce vendredi, que « quelques élevages » français de poules pondeuses avaient utilisé de l’amitraze, un deuxième insecticide, lié à l’affaire du fipronil.

Cette annonce fait suite à une révélation du gouvernement néerlandais, qui avait informé, mercredi, qu’un deuxième insecticide, « modérément toxique », avait été utilisé par Chickfriend, le prestataire de services incriminé dans le scandale du fipronil. Le gouvernement français a donc demandé à l’Anses (Agence de sécurité sanitaire) « d’évaluer le risque sanitaire éventuel que présenterait la présence de tels résidus dans les œufs ».

Autorisé comme médicament vétérinaire chez les ruminants

Les services du ministère expliquent mettre « à profit ces opérations de recherche pour dresser plus largement un état des lieux des pratiques en matière de traitements contre le pou rouge ».

« Certaines de ces pratiques font actuellement l’objet d’investigations complémentaires, en particulier l’usage de produits à base d’amitraze, constaté dans quelques élevages, en dehors des modes d’utilisation autorisés », poursuit le ministère, qui précise qu’« une recherche de résidus de cette substance dans les œufs des élevages concernés est en cours ».

Contrairement au fipronil, dont l’usage est interdit dans les productions animales, l’amitraze est autorisé comme médicament vétérinaire pour le traitement antiparasitaire des ruminants, porcs et abeilles, rappelle le ministère.En revanche, « il n’a pas d’autorisation de mise sur le marché pour la filière volailles, que ce soit en traitement sur les animaux ou pour la désinfection des bâtiments d’élevage vides, car aucun dossier de demande n’a été déposé auprès de la Commission européenne ».

Un comité d’experts européens attendu le 30 août

Par ailleurs, à ce jour, « plus de 520 autocontrôles ont été effectués par les entreprises françaises, essentiellement par la quinzaine d’entre elles les plus concernées par le risque de contamination par du fipronil », affirme le ministère, qui rappelle que « 34 autocontrôles se sont révélés positifs, entraînant le retrait de la vente des denrées contaminées ». Essentiellement des gaufres, des pâtes et des brownies.

« Parallèlement, les contrôles officiels se poursuivent dans les centres de conditionnement, les établissements de transformation et chez les grossistes français identifiés comme destinataires d’œufs ou d’ovoproduits contaminés en provenance de Belgique et des Pays-Bas », poursuit le ministère.

Par ailleurs, « la direction générale de l’Alimentation (DGAL) et la direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) ont demandé aux DDPP (directions départementales de la protection des populations) de réaliser des plans de contrôle représentant plus de 750 prélèvements d’œufs ou d’ovoproduits dans les prochaines semaines », précise-t-il dans le communiqué.

Ces prélèvements seront effectués dans des points de vente (surveillance aléatoire) mais également dans les entreprises ayant reçu des produits suspects (contrôles ciblés), indique le ministère.

Au niveau européen, le ministère souligne que la Commission a convoqué à Bruxelles un comité d’experts pour le 30 août.

Un scandale au grand jour depuis début août

L’affaire des œufs contaminés a éclaté au grand jour le 1er août lorsque La Haye a annoncé publiquement qu’une substance toxique, le fipronil, a été détectée dans des centaines de milliers d’œufs et que des dizaines d’élevages de volaille sont bloquées.

Le fipronil, considéré par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) comme « modérément toxique » pour l’homme, est dangereux pour les reins, le foie et la thyroïde s’il est absorbé en grande quantité.

Les faibles concentrations mesurées dans les œufs contaminés rendent toutefois le risque d’empoisonnement très faible.

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Ce que l’on sait. | Visactu

Dix-sept pays sont pour l’instant touchés, quinze pays de l’Union européenne ainsi que la Suisse et Hong Kong, selon la Commission européenne.

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