L’insecticide Fipronil, qui occupe le devant de la scène depuis quelques jours en raison de sa présence dans des œufs aux Pays-Bas et en Allemagne, est un produit qui ne peut pas être utilisé sur des animaux qui aboutissent dans la chaîne alimentaire, comme la volaille par exemple.
La substance chimique se retrouve notamment dans les colliers anti-puces pour chiens et chats de certaines marques. Elle a été développée par l’ancien groupe pharmaceutique français Rhône Poulenc et a été mise sur le marché en 1993. Les droits du produit appartiennent depuis 2003 à l’entreprise allemande BASF.
Outre les puces, le Fipronil peut aussi être utilisé pour lutter contre les tiques, les poux, les acariens et les fourmis. Dans le secteur de la volaille, il a été découvert dans l’insecticide Dega-16. On peut avoir recours à ce produit pour traiter les poux rouges dans les écuries. Si la substance est légale pour les animaux domestiques, tels que le chat ou le chien, elle ne peut absolument pas être utilisée pour ceux qui intègrent la chaîne alimentaire.
La société néerlandaise ChickFriend, sise à Barneveld, est spécialisée dans la lutte contre le pou rouge dans les élevages de volaille. Les entreprises du secteur la tiennent pour responsable de la contamination des œufs. Elle a en effet notamment fait usage du Dega-16, qu’elle a acheté à l’entreprise Poultry-Vision, située dans la commune belge de Weelde, dans l’entité de Ravels, près de la frontière néerlandaise. C’est probablement là que le Fipronil y a été ajouté illégalement.
En grande quantité, l’insecticide, considéré comme « modérément toxique » pour l’homme par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), est dangereux pour les reins, le foie et la thyroïde. Pour les éleveurs de poulet, les conséquences de la situation actuelle sont dès lors très lourdes. Les œufs qui contiennent la substance sont en effet détruits et les élevages concernés sont bloqués afin que les œufs en question ne finissent pas dans les rayons des magasins ou dans l’assiette du consommateur.