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Oeufs contaminés : la Belgique veut un système de sécurité européen plus efficace

Les ministres européens de l’Agriculture étaient réunis lundi et mardi à Tallin (Estonie) pour un conseil informel sur la crise des oeufs contaminés à l’insecticide fipronil, qui touche presque tous les pays de l’Union. Denis Ducarme, le ministre fédéral de l’Agriculture (MR), y a rappelé au commissaire européen à la Sécurité de la chaîne alimentaire “le contrôle transversal de toutes les exploitations avicoles en Belgique. On est un des seuls pays à l’avoir fait, sans doute même le seul. La filière belge des oeufs est donc l’une des plus sûres d’Europe”, indique-t-il.

Le ministre a tenu à souligner une fois de plus que l’Afsca “avait fait le job” puisque c’est la Belgique, grâce au système d’auto-contrôle opéré dans les exploitations agricoles, qui a détecté la première la présence de fipronil dans des oeufs d’élevage. “Dans certains Etats membres, l’agence se contente d’envoyer un questionnaire aux agriculteurs pour savoir quels produits ils utilisent.”

“J’ai eu une série de rencontres bilatérales assez fructueuses, dont celle avec Christian Schmidt (le ministre allemand de l’Agriculture, NdlR) . Avec lui et certains de mes homologues, nous avons convenu de formuler des propositions en vue de la réunion du 26 septembre (officielle, celle-ci, et organisée par la Commission européenne. On y tirera les conclusions de la crise du fipronil, NdlR)”, signale Denis Ducarme, à l’issue de la réunion à Tallin.

Quelles sont ces propositions ? Elles visent à rendre le système de sécurité européen plus efficace.

“Nous demandons un monitoring européen plus large, pour hausser le niveau d’exigence, car des oeufs étrangers se trouvent sur notre marché. Il ne faudrait pas risquer une nouvelle vague de produits contaminés dans les rayons”, déclare Denis Ducarme. “Il faut aussi déterminer des critères plus poussés que les actuels dans le système d’alerte européen, par exemple quand on constate une répétition de tests non conformes sur un marché donné.” Une autre proposition, émanant de la Belgique, de la France et de l’Allemagne : établir une coordination entre les différentes agences pour la sécurité de la chaîne alimentaire en Europe. “Pas que pour des échanges d’informations mais pour systématiser une procédure de gestion de crise”, précise le ministre.

On a appris par ailleurs ce mardi que la Commission européenne va envoyer dans quelques semaines des équipes aux Pays-Bas, en Belgique, au Luxembourg, en Allemagne, en Grande-Bretagne et en France, soit les pays les plus touchés par la contamination, afin d’établir les faits. Ces Etats membres ont tous désignés, sur initiative de la Belgique, des officiers de liaisons afin d’améliorer la communication entre les différentes agences de type Afsca.

Dans le cadre du volet belge de l’affaire des oeufs contaminés, une dizaine d’exploitations restent bloquées par l’Afsca. Pour combien de temps encore ? “Les taux de fipronil qu’on y constate sont sans risque pour la santé publique mais ils baissent très lentement. En vertu du principe de précaution, on ne peut pas lever le blocage. Deux solutions s’offrent alors aux exploitants : un nettoyage en profondeur de leurs infrastructures ou l’abattage de leurs poules, ce qui relève de leur choix”, explique Denis Ducarme.

Isabelle Lemaire

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