Après le feu vert de l’UE, 202 000 euros ont été attribués à Pascal Butez, l’agriculteur de Saint-Tricat.
C’est une bouffée d’air pour Pascal Butez. Plus de deux ans après le scandale du fipronil, produit qui avait contaminé son élevage de poules pondeuses à Saint-Tricat, il a finalement obtenu de l’aide de l’État pour un montant substantiel. « J’ai obtenu 202 000 euros de la part de l’État. C’est une bonne nouvelle, c’est un bon début. » En effet, l’aide permettra à l’agriculteur de faire face au plus urgent, en termes de coût de la vie, pour faire tourner ses installations (il possède aussi quelques parcelles cultivées), ainsi que pour faire face aux créances les plus urgentes. « Ça me permet de tenir une paire d’années », a déclaré, soulagé, l’éleveur. Outre cette aide, l’avance de 105 000 euros est devenue une subvention, qu’il n’aura donc pas besoin de rembourser.
Un bon début, malgré une route encore longue pour l’agriculteur
Le dossier de l’agriculteur avait été boosté en janvier dernier par une manifestation, et l’État Français, après autorisation de l’Union Européenne (qui contrôle les subventions d’État pour, entre autres, éviter les distorsions de concurrence), a pu débloquer en juillet une enveloppe de 350 000 euros. « Je tiens à remercier les services du département, qui m’ont aidé dans la constitution du dossier, ainsi que la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles) », a-t-il poursuivi. Ceux-ci avaient manifesté à Calais en janvier dernier, finissant devant la sous-préfecture et faisant, symboliquement, une gigantesque omelette.
Maintenant que l’État a débloqué l’aide, la prochaine phase pour Pascal Butez reste de redémarrer sa production, mais l’État reste ferme sur l’interdiction de reprendre en l’état : trop de résidus de fipronil par rapport à la norme autorisée dans l’Union Européenne. La solution réside donc, a priori, dans le remplacement des installations, dont Pascal Butez estime le coût à… environ 2,5 millions d’euros.
L’État est arrivé au bout de ses limites
Contacté, Denis Delcour, directeur de la DDTM (Direction départementale des territoires maritimes) du Pas-de-Calais a répondu à nos questions sur l’enveloppe débloquée pour Pascal Butez. « Nous sommes allés à Bruxelles pour évoquer le cas de M. Butez. On a travaillé avec lui sur le dossier à monter, qui est assez compliqué. » De fait, cette visite a permis que l’Union Européenne ne bloque pas la mise en place d’une aide d’état. L’argent vient donc de l’État français. « Une enveloppe de 350 000 euros avait été prévue, et on a calculé avec M. Butez que le montant du manque à gagner que nous pouvions rembourser, – parce qu’on ne peut pas tout faire avec l’argent du contribuable –, était de 203 000 euros. » Sur les 350 000 euros ont également été pris 105 000 euros afin de transformer l’avance accordée à M. Butez par l’État français en subvention définitive. Il a donc bénéficié au total de quelque 308 000 euros.