L’Itavi, mandaté par le CNPO (Comité national pour la promotion de l’œuf) , a démarré le projet d’études « Avenir des élevages de poules pondeuses ».
Le premier objectif de l’étude est de caractériser le parc des bâtiments en cages à partir d’une enquête en cours auprès des éleveurs dont le taux de réponse à mi-février correspondait à 50 % de la production nationale d’œufs sous code 3 (soit 16 millions de poules sur 32). Les premiers résultats montrent que le capital restant dû hors frais financiers est en moyenne de 8,8 euros/place, une somme très variable selon l’ampleur de l’investissement au moment de la mise aux normes de 2012 : transformation des cages aménageables en cages aménagées, achat de cages neuves ou construction d’un bâtiment neuf. « Seuls 28 des bâtiments de l’enquête sont amortis soit 7 % des places de poules pondeuses. 47 % devraient théoriquement l’être en 2022 », précise Romaric Chenut, économiste de l’Itavi. Une grande majorité de bâtiments n’ont pas accès à une parcelle. Elle est indiquée pour environ 30 % des bâtiments, sans précision de surface. La majorité des bâtiments sont sur deux niveaux (85 % des élevages neufs, 55 % des bâtiments avec cages neuves). En toute logique, il n’y a pas de corrélation entre l’âge de l’éleveur et son taux d’endettement.
Trois options de conversion étudiées
L’Itavi a également pour mission d’étudier les conversions possibles selon chaque type de bâtiment et leur faisabilité technique. Un guide d’aide à la décision sera diffusé en fin d’année.
L’option 1 est de transformer les cages en volières sans les enlever. « Destinée a priori aux bâtiments amortis, cette solution à plus faible coût a pour objectif de désengorger le marché en code 3, précise l’économiste. Mais à moins que le bâtiment ne soit équipé de cages hybrides (très rares cas), cette solution paraît peu intéressante techniquement (largeur de couloirs inadaptée, mangeoires latérales à protéger, manque de surface au sol, impact sur l’ambiance et le travail de l’éleveur) et économiquement (baisse des effectifs car seules les 2 et 3es rangées peuvent être conservées, coût de la transformation de 1 à 5 euros par place).”
L’option 2 consiste à enlever les cages et transformer le bâtiment en volière, en claustration ou avec accès au plein air en cas de foncier disponible. L’Itavi s’appuie sur des cas concrets et travaille avec les OP et équipementiers pour déterminer le coût de la transformation, la faisabilité réglementaire et technique (modification de la ventilation, impact d’un potentiel jardin d’hiver…) et l’impact sur le revenu. La baisse de 30 % du cheptel en passant le bâtiment en volière peut être partiellement compensée en ajoutant un jardin d’hiver.
L’objectif de l’étude à plus long terme est de définir le « modèle d’élevage de demain » : jardin d’hiver, parcours abrités, éclairage naturel, adaptation du système néerlandais Rondeel… Toutes les pistes sont étudiées. « L’objectif est de se projeter suffisamment loin et d’aboutir à un modèle coconstruit avec la société civile pour éviter une remise en cause. » Tel est le but de l’option 3. Pour alimenter la réflexion, un voyage d’études aura lieu aux Pays-Bas au printemps.