Les œufs et le lait bio touchés par la pollution

Les laits et œufs bio contiendraient plus de PCB et de dioxines que ceux de la filière conventionnelle, révèle une enquête de 60 millions de consommateurs qui a décortiqué 130 produits alimentaires bio.

La filière de l’alimentation bione s’est jamais aussi bien portée. En 2018, plus de 9 Français sur 10 ont déclaré avoir consommé des produits biologiques et près de 3 Français sur 4 mangent biorégulièrement (au moins une fois par mois), selon l’Agence bio. Une question se pose : tous les aliments bio sont-ils forcément plus sains que les produits conventionnels ? Une enquête parue dans le dernier hors-série de 60 millions de consommateurs apporte une réponse en demi-teinte. Certains produits bio comme le lait, les œufs et l’huile d’olive bio contiendraient des substances problématiques pour la santé.

Pour l’enquête, le collectif a analysé 130 produits bio dans 14 catégories alimentaires : œufs, laits, céréales, huiles d’olive, gâteaux, pâtes à tartiner, pizzas, plats préparés, charcuteries, chips, pommes, bananes, yaourts et jus de fruits. Les pommes et les bananes bio étaient exemptes de pesticides. En revanche, certains laits et œufs bio étaient plus chargés en dioxines et PCB que des laits ou œufs conventionnels.

DES ALIMENTS BIO PAS TOTALEMENT “CLEAN”

Les dioxines sont des molécules polluantes issues de rejets industriels, rappelle 60 millions de consommateurs. Les PCB sont des substances toxiques dont l’utilisation et la fabrication ont été interdites en France depuis 1987. Mais ces produits chimiques peuvent s’accumuler dans les sols, y compris des surfaces bio, facilitant la contamination des animaux. “Les laits et œufs bio contiennent plus de PCB et de dioxines que les autres, car les animaux sont plus souvent à l’extérieur que dans l’élevage conventionnel”, précise le site 60 millions de consommateurs.

Quid de l’huile d’olive bio ? L’enquête du magazine pointe la présence de phtalates – des plastifiants reconnus comme perturbateurs endocriniens- dans certaines d’entre elles alors que certaines huiles “conventionnelles” en contenaient “moins ou pas du tout”. Ces résultats montrent que le label bio ne signifie pas “zéro polluant”.

En France, les agriculteurs sont de plus en plus nombreux à se convertir au biologique et les surfaces agricoles “green” grignotent du terrain : 2 millions d’hectares sont désormais cultivés en bio selon l’Agence bio. Le gouvernement a fait aussi du bio un de ses chevaux de bataille. L’article 11 du projet de loi alimentation ambitionne de porter à 20% la part de produits bio servis en restauration collective d’ici le 1er janvier 2022.

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