Ici, les œufs de poules de Loué élevées en plein air sont pasteurisés avec leur coquille. Une pasteurisation à basse température pour éviter toute cuisson de l’œuf. Ils sont ensuite triés et conditionnés en boîte de douze. Au bout de la chaîne, un employé de McDonald’s cuit l’œuf « comme à la maison ».
A terme, 50 millions d’ovales de 60 ou 70 g seront pasteurisés chaque année à Lamotte-Beuvron. Ils sont distribués dans les 1.500 restaurants français de McDonald’s, l’unique client de Cocotine (les œufs sous-vide produits au domaine des Genêts à Pierrefitte-sur-Sauldre sont commercialisés par la chaîne de restauration rapide en Espagne et au Portugal). Le groupe D’Aucy a investi près de 3 millions d’euros dans ce projet. « La filière œufs est en croissance, ce qui est rare dans le monde agroalimentaire, c’est une filière clé du développement de notre groupe et ce site en est l’illustration, note David Chauvin, directeur de la branche œufs du groupe D’Aucy. L’œuf est accessible : une source de protéines sans enjeux religieux, que les végétariens mangent, et avec une dimension sociale : un œuf ce n’est pas cher. »
Une trentaine d’employés, répartis en deux équipes, travaille à Lamotte-Beuvron. Avec un début tambour battant pour répondre à la demande de McDonald’s. « On a mené ce projet en un temps record,annonce Hervé Megret, responsable des sites d’exploitation Cocotine. En à peine quatre mois, il a fallu nettoyer, construire, installer notre process. Ça a demandé beaucoup de travail, surtout pour une reprise d’un site fermé pendant six ans. » Le premier œuf pasteurisé est sorti le 25 février de la ligne de production lamottoise. Avec la campagne de publicité du géant américain en avril pour vanter son nouveau sandwich, le site a tourné à plein régime rapidement avant que les équipes trouvent finalement leur rythme de croisière. Et à en croire des responsables de restaurants, ce produit plaît aux clients.
Au moment où D’Aucy réfléchissait à rapatrier son activité œufs en Bretagne, région historique du groupe, les élus du territoire ont tout fait pour que cette implantation se fasse à Lamotte-Beuvron comme l’ont rappelé Pascal Bioulac, maire, et Pascal Goubert, président de la communauté de communes. Catherine Fourcherot, sous-préfète, y voit le signe de l’attractivité de la Sologne. Une arrivée qui s’est faite dans le cadre du plan de revitalisation signé entre l’État et Philips. Sept anciens de chez Philips ont trouvé leur place chez Cocotine, qui pourrait recevoir jusqu’à 60.000 € de subvention si 13 personnes sont engagées.