
La production d’œufs bios ne cesse de progresser. Plus 7% sur le premier semestre 2018 par rapport à 2017. Le syndicat de défense de l’agriculture biologique tire la sonnette d’alarme et craint une surproduction mais aussi une dégradation des conditions d’élevage.
Le Synalaf, le syndicat des labels avicoles, alerte dans un communiqué sur une possible surproduction d’œufs bios malgré une demande en très forte hausse.
Les ventes ont augmenté de 16% entre 2015 et 2016. Mais le syndicat craint que la production augmente plus vite que la demande. Et en cas de surproduction, les conséquences seraient pour les éleveurs qui seraient confrontés à une baisse des prix.
Plus d’une dizaine d’élevages de 24.000 poules
Mais l’alerte porte aussi et surtout sur les conditions d’élevage des poules bio. Le Synalaf affirme que plus d’une dizaine d’élevages de 24.000 poules pondeuses bio devraient sortir de terre dans les 18 prochains mois. Compte tenu de leur taille, ces projets ne correspondent pas vraiment à l’image que les consommateurs se font du bio.
Il faut savoir que la réglementation européenne n’impose aucune limite de taille aux éleveurs de poules bio. En Italie, les élevages concentrent entre 30 et 40.000 poules et la France serait en train de prendre le même chemin.
La seule contrainte imposée en bio concerne les lots de 3.000 poules. Mais la réglementation ne précise pas combien de lots peuvent être mis dans un même bâtiment. Les éleveurs se contentent donc de séparer les poules avec un simple grillage.
Vers une réglementation européenne?
Un risque: dégrader l’image que les consommateurs ont des œufs bios. Sans parler des conséquences sur les petits producteurs de poules bios qui ne seraient plus compétitifs face à ce type d’élevage. Aujourd’hui, 46% des élevages bios sont de petits élevages de moins de 500 poules.
Et il n’existe aucun moyen de savoir si les œufs proviennent d’exploitations à taille humaine. Sauf si vos œufs bios sont aussi des œufs fermiers alors, cela veut dire qu’ils viennent d’exploitation de moins de 6.000 poules. Une solution: limiter la taille des élevages au niveau européen, dans le cadre du nouveau règlement sur le bio dont les annexes se discutent en ce moment.