L’élevage de 9 000 poules bio a trouvé sa place à Rochy-Condé

Depuis le début de l’été, le village héberge un grand poulailler, dans un hangar agricole. Une arrivée qui n’est pas passée inaperçue parmi les riverains. Inquiets au départ, beaucoup ont depuis accepté ces nouvelles venues.

 Rochy-Condé. Grégoire Seguin est à la tête de l’exploitation.
Rochy-Condé. Grégoire Seguin est à la tête de l’exploitation.  LP/Juliette Duclos

Le 4 août 2019 à 11h02

Quand on franchit la porte, ça caquette dans tous les sens. « Elles s’agitent à cause de notre intrusion », glisse Grégoire Seguin, qui vient d’ouvrir son poulailler à Rochy-Condé. Ici, 8 500 œufs sont pondus par jour, récupérés par l’entreprise de redistribution, Cocorette avant d’être expédié dans les supermarchés.

« Ce sont eux qui sont venus me voir, explique-t-il. Comme c’est un produit bio très consommé par les Français, ils sont dépassés par la demande. » Et si pour l’instant, les 9 000 gallinacées restent cantonnées à l’intérieur de leur hangar agricole flambant neuf, elles devraient sortir dans la prairie de 4,2 ha, une fois la clôture terminée.

« On pensait aux mauvaises odeurs et aux mouches »

Forcément, dans ce village qui compte 1 000 habitants, l’arrivée de cette nouvelle exploitation n’est pas passée inaperçue. « Les gens vont ouvrir leurs volets et tomber sur des poules », résume Olivier, qui habite en face. « Quand on a compris que c’était un poulailler qui se construisait, on pensait surtout aux mauvaises odeurs et mouches », raconte Benoit, son voisin.

Il y a près d’un an, quand les travaux ont commencé, ce riverain avait même signé la pétition contre l’installation de l’élevage. « On était un peu inquiets au départ, c’est logique », se souvient-il. Et maintenant ? « Ça va en fait », conclut-il.

Un poulailler à « taille humaine »

« Quand on évoque ce genre d’élevages, les gens pensent aux vidéos que l’on voit dans les médias. Mais ici, cela reste petit, insiste Grégoire Seguin. 9 000 poules, c’est peu comparé à d’autres… » Un nombre bien loin du poulailler géant de 16 ha à La Villeneuve-sous-Thury, qui devrait accueillir 40 000 poules pondeuses. Et qui suscite l’ire des habitants.

A écouter Grégoire Seguin, son poulailler reste donc « à taille humaine ». Pour obtenir le label bio, le cahier des charges est en effet très strict. « Six poules par mètre carré à l’intérieur, contre une dizaine pour un élevage non bio », assure-t-il. « On a aussi planté 500 arbres sur le site, parce que c’est obligatoire sur un parcours bio. »

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