Jean-Baptiste Giraud revient aujourd’hui sur la flambée du prix des œufs, conséquence directe du scandale du Fipronil.
Après l’explosion des prix du beurre, c’est désormais le prix d’un autre ingrédient alimentaire qui va flamber à son tour : il s’agit des œufs de poules.
Leur prix a en effet augmenté de 25 % depuis début août, c’est la conséquence logique du scandale du Fipronil, ces œufs contaminés par un insecticide dans plusieurs pays d’Europe. Depuis, des abattages massifs de poules – elles aussi contaminées par l’insecticide – ont été organisés dans ces mêmes pays, notamment aux Pays Bas et en Belgique. Fatalement, qui dit moins de poules pondeuses dit moins d’œufs pondus. Résultat, les œufs français, qui eux se sont révélés totalement exempts de contamination au Fipronil, sont massivement importés par nos voisins pour compenser la baisse de production locale et les prix, comme toujours, flambent.
Mais comment expliquer alors que les prix n’ont pas augmenté dans les supermarchés ? Tout simplement car les prix d’achat des œufs sont fixés à l’avance dans des contrats cadres avec les centrales d’achat et la grande distribution. Il n y a que pour les exportations exceptionnelles que les prix flambent. En revanche, les produits dérivés des œufs – les ovoproduits – ne sont pas encadrés par de tels contrats à prix garantis. Ainsi, le prix des jaunes d’œufs utilisés dans les crèmes, comme la crème anglaise par exemple, a été multiplié par deux et se dirige lentement mais sûrement vers un triplement. Conséquence inéluctable : dans certains pâtisseries industrielles ou crèmes dessert, les recettes pourraient bientôt changer afin de remplacer tout ou une partie des jaunes d’œufs par d’autres protéines. Les saveurs et textures pourraient donc changer.