Le président de l’interprofession des œufs en déplacement en Côtes-d’Armor

Trois questions à… Philippe Juven, président du CNPO (Comité national pour la promotion de l’œuf).

Comment se porte le marché de l’œuf aujourd’hui ?

La consommation des ménages a progressé légèrement de 0,4 % sur les huit premiers mois de l’année. Les consommateurs se posent des questions et attendent des explications. Et cela s’est accéléré.

Depuis 2016, la filière a donc pris un certain nombre d’engagements. Nous développons donc l’origine « œufs de France » et la traçabilité des produits. L’œuf est un produit vraiment atypique. On le trouve dans 97 % des paniers sous forme d’œufs frais ou dans des produits transformés qui représentent 40 % du débouché.

Œufs en cage, au sol, en plein air, changer de mode d’élevage n’est parfois pas si facile ?

En effet, pour faire de l’élevage en plein air, il faut avoir une surface de terre suffisamment importante. On compte 4 m2 de parcours par poule. Tous les aviculteurs n’ont pas la disponibilité de le faire. Dans la majorité des cas, ils vont s’orienter vers un mode alternatif, l’œuf au sol.

Quoi qu’il en soit, le développement du plein air, du bio et du label rouge se fait la plupart du temps sur des constructions nouvelles.

À terme, la production d’œufs cages pourrait-elle être abandonnée ?

On suit de très près la consommation des ménages. Il y a 8 ans, l’œuf cage représentait à peu près 60 % des achats. Puis, la baisse s’est accélérée. Un œuf sur deux est un œuf cage. L’autre est produit en mode alternatif. Je pense que cela va se poursuivre.

Il faut aussi tenir compte du prix d’un œuf cage par rapport à un œuf bio ou de plein air. Le coût de production d’un œuf sol est un peu plus cher, mais se rapproche le plus de celui de la cage. Il représente 6 % du marché français. On peut donc imaginer que cela progresse encore.

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