L’avenir de l’élevage avicole couve à Ploufragan

Le site costarmoricain de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) est le nid d’un projet expérimental inédit. Évalué à 4 millions d’euros, il vise à optimiser le bien-être des poulets. Pourquoi ? Comment ?

En quoi consistera « l’élevage du futur » imaginé par l’Anses, à Ploufragan ?

Le domaine de Beaucemaine, à Ploufragan, accueillait jusqu’ici 18 bâtiments, dont six ont été détruits car obsolètes. D’autres, notamment ceux consacrés aux poules pondeuses, sont en cours de rénovation. Une volière va voir le jour afin d’étudier le comportement des pondeuses hors des cages. Une structure hébergera les poules et coqs reproducteurs et un couvoir cernera l’impact des conditions d’incubation puis de transport des oeufs sur le développement du poussin. Avec la construction d’un poulailler expérimental, le laboratoire costarmoricain suivra ainsi les poussins de leur conception à leur élevage.

Quelles innovations caractériseront ce poulailler ?

D’une surface de 1 000 m2, le bâtiment sera intégralement baigné de la lumière du jour et non pas éclairé artificiellement. La moitié de la structure aura les mêmes caractéristiques qu’un poulailler classique, l’autre moitié verra sa surface doublée de jardins d’hiver latéraux, sortes de vérandas fermées et modulables. Les poulets élevés dans cette partie du poulailler pourront passer à leur guise du corps principal du bâtiment aux vérandas. La structure pourra accueillir jusqu’à 10 000 volatiles.

Pourquoi ce bâtiment sera-t-il truffé de capteurs et de caméras ?

La présence de ces dispositifs donnera aux chercheurs de l’Anses des indices sur la croissance des poulets, leur répartition en groupes sociaux ou encore leurs émissions de gaz, leur état de santé et les aménagements qui leur conviennent le mieux. Les données recueillies dans les différentes parties du poulailler seront croisées pour déterminer les conditions dans lesquelles la santé et le bien-être des poulets sont optimaux et ce, en fonction des caractéristiques génétiques de chacun.

 Comment ce projet est-il financé ?

L’ensemble des constructions et rénovations se chiffre à 4 millions d’euros. Le projet est financé à hauteur d’1,35 million d’euros par l’Agence nationale de sécurité sanitaire. La somme complémentaire émane de fonds européens, régionaux, départementaux et communautaires.

Un doctorant sera ensuite rémunéré pour la partie recherche du projet.

L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) cofinancera sa thèse.

Quel est le calendrier de l’élevage du futur ?

Le nouveau poulailler devrait être livré en septembre 2018. Il faudra ensuite compter trois ans pour que les recherches menées puissent livrer leurs premiers résultats probants.

 

Marie Lenglet.

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