La souveraineté alimentaire : La crise sanitaire a mis en lumière la performance de l’agriculture française

La crise sanitaire a mis en lumière la performance de l’agriculture française et de ses filières qui ont tenu et ont permis aux français de ne pas connaitre de pénurie. Mais cette crise a aussi mis en avant la fragilité de certains approvisionnements dépendant fortement des importations et de se rendre compte que la France est en train lentement de perdre sa souveraineté alimentaire dans de nombreuses productions.

La guerre des prix que se livrent les distributeurs ont mis une pression énorme sur les fournisseurs et la différence entre cout de production et prix payé, le coût de notre modèle social ont amené des producteurs à disparaitre ou à se réorienter sur des productions leur permettant de survivre en laissant aux produits importés la place sur les étals.

Aujourd’hui, le président de la République a assuré sa volonté de reconquérir notre souveraineté alimentaire.
Mais cela sera-t-il possible ? Tous les acteurs de la chaine alimentaire y sont-ils prêts ?

C’est la question que pause la Fédération Régionale des Syndicats d’Exploitants Agricoles Auvergne-Rhone-Alpes et les Jeunes Agriculteurs de Auvergne-Rhône-Alpes

« Citons par exemple le cas de la filière oeuf.
L’arrêt brutal de la restauration hors domicile et des consommateurs confinés à la maison qui se sont pris de passion pour la cuisine ont induit une demande forte pour ce produit, et particulièrement sur les oeufs les moins chers : les oeufs de poule élevée en cage.

Depuis plusieurs années les opérateurs de la filière transformateur et distributeur expliquent aux producteurs que les tendances de consommation sont là, que les consommateurs ne veulent plus d’oeufs provenant de poules élevée en cage et qu’il faut adapter les élevages aux nouveaux modes de consommation …
Résultat : depuis 4 ans dans le Sud Est c’est plus de 800 000 poules en cage qui ne sont plus en production et des élevages, qui faute de pouvoir s’adapter à un autre modèle de production se sont arrêtés à la suite de rupture de contrat.

La première vocation de l’agriculture est de nourrir la population !
Les agriculteurs ont toujours su faire évoluer leurs systèmes de production pour répondre aux attentes des consommateurs.

La montée en gamme de l’agriculture française est réelle, les demandes de cahier des charges, de modes de production spécifiques font augmenter les couts de production et se répercutent sur le prix du produit final. Mais malheureusement tous les consommateurs ne peuvent pas financièrement suivre cette tendance !

Alors pourquoi nos opérateurs français ont-ils délibérément choisi d’ignorer la demande des consommateurs et stoppé la production d’oeufs de poule en cage ? Pourquoi se retrouve-t-on à importer ces oeufs pour répondre à une demande réelle alors qu’on ferme les élevages français ?

Soyons logiques, si la demande est là, il faut privilégier une offre locale et française (et nous avons les producteurs pour le faire) ! La reconquête de notre souveraineté alimentaire commence par-là : reconnaitre qu’il faut une diversité de modes de production pour répondre à la diversité de besoins ! »

Encourageons l’approvisionnement français des restaurants !

La fermeture des restaurants et de de la restauration collective a malheureusement eu aussi des conséquences sur les autres maillons de la chaîne d’approvisionnement, en particulier au niveau agricole. En effet, la fermeture de nombreux débouchés, dont la restauration hors-foyer, a engendré des stocks importants dans plusieurs filières agricoles.
Aujourd’hui ces débouchés reprennent progressivement.

La reprise de l’activité des restaurateurs, limitée en raison des protocoles sanitaires encore en place, doit s’effectuer sur une dynamique nouvelle, et c’est en ce sens que JA et la FNSEA les appellent à réorienter massivement leurs approvisionnements alimentaires vers des productions françaises.
D’abord en privilégiant les productions qui ont fortement souffert de l’arrêt de la restauration hors foyer : viandes, vins, pommes de terre, cidre, bière… Ensuite, en nouant de nouveaux partenariats pour relancer l’activité des filières agricoles et des restaurants tout en répondant à l’attente des citoyens qui souhaitent encore plus qu’avant consommer français.

La crise a remis au centre des enjeux celui de la souveraineté alimentaire, et la nécessité de moins dépendre des filières d’importation.
Ne nous trompons pas, promouvoir l’origine France, garante de produits de qualité, c’est aussi répondre à une demande des consommateurs, y compris hors domicile et sensibiliser les plus jeunes à la qualité des produits de leurs terroirs.
Le plaisir retrouvé de partager une table et un bon repas au restaurant le sera encore plus avec des produits français dans l’assiette !

Imprimer