La crise des œufs contaminés arrive en France

L’affaire des œufs contaminés par un pesticide, qui a commencé en Belgique et aux Pays-Bas, touche maintenant notre pays.

Le scandale des œufs contaminés à l’insecticide fipronil couvait à nos frontières. Il vient d’éclore en France et c’est toute la filière avicole qui tremble. Informé que treize lots d’oeufs infectés en provenance des Pays-Bas ont été livrés entre le 11 et le 26 juillet à deux établissements de fabrication de produits à base d’oeufs dans la Vienne et en Maine-et-Loire, le ministère de l’Agriculture a annoncé dimanche le lancement d’une enquête de grande envergure en France. Objectif : déterminer si des pâtisseries ou des plats préparés à base d’oeufs se sont retrouvés dans nos rayons. Des investigations ont aussi été lancées dans tous les élevages de poules pondeuses de l’Hexagone.

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Même préoccupation à l’échelle européenne. Depuis que le scandale est apparu aux Pays-Bas, 180 élevages hollandais ont été bloqués. Sept pays européens sont aujourd’hui concernés et des millions d’oeufs ont été rappelés et détruits

Soupçons de tricherie

Cette affaire fait suite à des soupçons de tricherie, un distributeur belge de produits chimiques étant accusé d’avoir sciemment mélangé du fipronil à un produit antiparasitaire destiné aux poules. « Avons-nous mangé du fipronil sans le savoir ? » s’inquiète l’ONG Foodwatch qui exige la « totale transparence de la part de l’ensemble de la filière alimentaire, mais aussi des autorités, informées de l’alerte sanitaire depuis près de trois semaines maintenant ».
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Quels effets cet insecticide, qui n’est pas censé se retrouver dans la chaîne alimentaire, a-t-il sur notre santé ? L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que, même en grande quantité, le fipronil est « modérément » toxique pour l’homme. Luc Multignier, médecin épidémiologiste et directeur de recherches à l’Inserm, avait travaillé sur cette question en 2005 pour l’Agence nationale de sécurité sanitaire. « Nous disions à l’époque que le risque pour l’homme était très mesuré, confirme le chercheur. En clair, si votre chien à un collier antipuces qui contient, comme beaucoup, du fipronil, il n’y a pas de risque. En revanche, nous avions conclu à de possibles effets du fipronil sur la fonction thyroïdienne, en cas de contact prolongé avec cette molécule, pour des personnes, par exemple, professionnellement et continuellement exposées. »

 

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