Fusion des coopératives bretonnes Triskalia et Daucy : le nouvel ensemble baptisé “Eureden ”opérationnel en janvier 2020

L’Autorité de la concurrence a autorisé jeudi dernier la fusion des coopératives agricoles et agroalimentaires Triskalia et D’Aucy, tout en leur imposant de céder des plateformes et silos de collecte de céréales et des magasins d’articles de jardinage.  Il va donner naissance au groupe Eureden .

L’Autorité de la concurrence a autorisé jeudi dernier la fusion des coopératives agricoles et agroalimentaires Triskalia et D’Aucy, tout en leur imposant de céder des plateformes et silos de collecte de céréales et des magasins d’articles de jardinage. Le rapprochement des deux entités avait été voté à l’été 2018, à la quasi-unanimité des adhérents. Il va donner naissance au groupe Eureden, qui compte plus de 300 magasins, 9.000 salariés, 20.000 adhérents, et 63 sites industriels.

Une opération sous contrôle pour éviter toute concurrence

Selon un communiqué de l’institution, l’Autorité de la concurrence a estimé que “l’opération ne soulève pas de problème de concurrence dans les secteurs des semences, de la nutrition animale, des légumes, des oeufs et des produits à base d’oeufs”.  A l’inverse, le régulateur a pointé “des risques d’atteinte significative à la concurrence sur les marchés de la collecte de céréales, protéagineux et oléagineux, étant donné que les parts de marché de la nouvelle entité dépassaient les 70% dans certaines zones de collectes”. Des risques ont également été identifiés sur le marché de l’agrofourniture.
Même chose pour la distribution d’articles de jardinage et de bricolage, ou les parts de marché cumulées des deux coopératives atteignaient 100% dans certaines zones de chalandise.

Statuts modifiés

Pour répondre à ces préoccupations, D’Aucy et Triskalia, dont les chiffre d’affaires s’élèvent respectivement à 1,2 et 1,9 milliard d’euros, ont pris l’engagement de céder 20 plateformes et silos de collecte, afin de maintenir, pour les agriculteurs, une alternative pour le stockage et la vente de leurs production. Elles devront également modifier leurs statuts afin de donner “davantage de liberté
aux exploitants agricoles, tant dans les volumes de céréales qu’ils doivent apporter à la coopérative que dans leurs obligations d’approvisionnement auprès d’elle en agrofourniture”.

Une fusion opérationnelle en Janvier 2021

Les deux coopératives devront aussi céder à des opérateurs concurrents six points de vente d’articles de jardinage, exploités sous les enseignes Gamm Vert et Point Vert. “Les consommateurs bénéficieront ainsi d’un choix d’enseignes concurrentes et donc d’un maintien de la diversité en termes de prix”, a souligné l’institution, rappelant que “cession ne signifie pas fermeture d’enseigne”.
“Ces engagements sont à relativiser au regard des enjeux stratégiques et de l’envergure du projet”, indiquent les coopératives dans un communiqué, se félicitant de “cette décision favorable” qui va leur “permettre de construire notre nouveau groupe coopératif”.
“Notre future Union sera effective à compter du 1er janvier 2020. La fusion des coopératives interviendra quant à elle au 1er janvier 2021”, soulignent Triskalia et D’Aucy. Une maison commune installée à Quimperlé, à mi-distance des sièges actuels des deux coopératives, pilotera le nouvel ensemble “Eureden, la terre nous réunit”.

En phase avec le slogan du “Bien manger”

Confrontée à une remise en cause de son modèle agricole, la Bretagne veut relever le défi d’une montée en gamme de ses productions avec des pratiques s’inspirant de l’agro-écologie. “La terre nous réunit”veut être en phase avec l’engagement de la Région Bretagne qui a fait du “Bien-manger” un slogan. Cette dernière est d’ailleurs montée, en début d’année, au capital de Daucy, en prenant 2,72% du groupe Daucy holding , réunissant les filières oeufs. Pour Daucy, qui avait connu des déboires en Russie sur le marché des légumes et qui avait dû afffronter la crise porcine, en étant obligé de se séparer de Gad, c’est un nouveau départ.

Imprimer