Grâce à l’association Ecococotte, une entreprise de la ZAC des Epineaux s’est dotée de poules pour l’aider à recycler ses déchets.
Des bruits de caquètement et de gloussement s’échappent de la ZAC des Epineaux à Frépillon. Depuis deux mois, 25 poules issues de cinq races différentes évoluent dans un enclos de 300 m2 à l’arrière du terrain de la société Arometsaveurs. «On récupère deux douzaines d’oeufs par jour en moyenne », confient Valérie et Jacques Romagné, les gérants de cette entreprise spécialisée dans la confection de plats traiteurs, de pièces cocktails et l’organisation de réceptions. Lancés dans « une démarche éco-responsable », ils louent trois poulaillers à Ecococotte, une association basée à Saint-Clair-sur-Epte, moyennant 240€ par mois et par poulailler. Cette dernière, qui a déjà équipée sept écoles, une maison de retraite, des instituts médico-éducatifs dans le Val-d’Oise et les Yvelines ainsi que le Campus des métiers et de l’artisanat de Bobigny (Seine-Saint-Denis), propose une formule clé en main.
Chaque jour, 12 kilos de déchets sont recyclés
«On se charge de l’entretien des poulaillers avec le nettoyage, la désinfection et on vérifie que les poules vont bien. L’entreprise, elle, s’occupe de donner les restes alimentaires aux poules et de récupérer les oeufs», explique Halim Hdachi, le président dont l’objectif est de sensibiliser et d’éduquer au gaspillage alimentaire. Et ça marche. Chaque jour, 12 kilos de déchets sont recyclés chez Arometsaveurs. «On ne produit pas pour notre propre activité ni pour faire du commerce, poursuivent Valérie et Jacques Romagné. Après avoir récupéré les oeufs, on les marque avec de l’encre alimentaire indiquant la date de ponte et on les donne à nos employés. Au début, ils nous ont pris pour des marginaux. Mais maintenant, ils sont plutôt contents.»
Et les deux gérants, qui accueillent également deux ruches depuis le mois d’avril, comptent aller plus loin dans leur démarche. «On veut réimplanter un verger avec des fruits locaux mais aussi faire un jardin partagé pour les employés. Les bacs en permaculture seront construits cet hiver. On fournira les graines et on plantera au printemps.» Halim Hdachi, le directeur d’Ecococotte, rêve lui-aussi de conquérir des territoires plus urbains. « Nous voudrions installer des poulaillers au pied des immeubles. Chaque habitant pourrait devenir propriétaire d’une poule et récupérerait six oeufs par semaine », conclue Halim Hdachi.
«Ce serait plus simple de tout mettre à la benne » Le recyclage des déchets est un véritable casse-tête pour les entrepreneurs. Arometsaveurs, qui possède déjà plusieurs contrats pour le recyclage du carton, du bois, du plastique ou du verre, souhaite valoriser 100% de ses déchets d’ici fin 2018. Aujourd’hui, les poules permettent de recycler 10% des déchets organiques. «Pour le reste, on a un contrat avec un centre de traitement à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), expliquent Valérie et Jacques Romagné. Mais c’est le seul d’Île-de-France pour tous les professionnels. Cela veut dire que personne ne traite. Ce serait plus simple de tout mettre à la benne. »
Par ailleurs, l’installation des poulaillers a été rigoureusement contrôlée par la direction département de la protection des populations (DDPP). Les gérants ont également pris des précautions en enterrant le grillage de l’enclos d’un mètre sous le sol afin de se prémunir des renards. Et ils ont revu leur contrat de dératisation pour augmenter la fréquence de passage d’une fois par mois à une fois par semaine.