Doux. Le projet de reprise par LDC “est un gage d’avenir”

Portrais de Denis Lambert, PDG du groupe LDC (marque poulet de loué, Le Gaulois)

Le projet de reprise de Doux par LDC a été présenté ce jeudi matin aux représentants du personnel. Complexe, il scinde en deux l’activité actuelle du volailler breton, allie LDC et Al Munajem, son actionnaire saoudien. Al Munajem se charge de poursuivre l’activité grand-export de poulets congelés à l’intention du Moyen Orient. De son côté, LDC va investir 55 millions dans un nouvel outil frais destiné au marché intérieur français. Ce plan sauve la quasi-totalité des 1 200 emplois.

LDC (poulets de Loué) a déposé une offre pour la reprise partielle du groupe volailler Doux.

Entretien, avec Denis Lambert, PDG de LDC.

Un plan complexe ?

Al Munajem assumera la continuité de l’activité grand export Doux. LDC va lui louer la partie nécessaire des locaux de Châteaulin, qui sont très grands. Le grand export n’est pas notre métier. Et ne le sera pas demain. Hormis pour quelques produits élaborés, que nous exportons d’ailleurs déjà un peu. C’est pourquoi nous reprenons l’usine Doux de Quimper, avec ses saucisses de poulet et produits panés.

Et pour Châteaulin ?

Pour Châteaulin, notre projet de nouveau site industriel est un gage d’avenir, pour les salariés comme pour les éleveurs. C’est un projet similaire à celui de notre abattoir Celvia, à Sérent (Morbihan). Nous l’avons repris à Doux frais, il y a quatre ans, investi 30 millions d’euros pour le moderniser. Aujourd’hui, il emploie 200 salariés et est rentable. L’outil de Châteaulin a d’ailleurs eu dans le passé une activité frais. Nous allons le reconstruire, en investissant 55 millions d’euros, pour en faire un outil moderne. Il sera principalement destiné au marché français. Car nous avons une vraie demande. Aujourd’hui, la France importe 40 % des poulets consommés. Mais il faut savoir que, chaque semaine, la France importe 3 millions de poulets et en exporte 3 millions… Il y a donc de la place. C’est ce qui nous rend optimistes. Face à la concurrence européenne, la qualité, on sait faire. Reste à batailler sur les prix. L’Ukrainien MHP est un groupe puissant, qui est monté très rapidement. Mais ce n’est pas un concurrent, nous ne sommes pas sur le même créneau : MHP a plutôt pour rival le Brésil.

L’emploi est préservé ?

En quasi-totalité : 920 salariés seront repris et nous proposerons 418 reclassements. Je serai, mardi, au nouveau CCE de Doux, à Châteaulin. Pour expliquer ce plan et répondre aux questions des salariés. Le dossier sera déposé, mercredi, devant le tribunal de commerce de Rennes. Qui décidera sans doute une prolongation d’un mois de l’activité. Pour rendre sa décision sans doute début mai. C’est un beau projet industriel. Franco-français. Construit en coopération avec Terrena, toutes nos coopératives locales et l’appui des deux régions Bretagne et Pays de la Loire.

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