Doux : inquiétudes avant les grandes manoeuvres

À un mois des échéances capitales pour l’avenir du groupe Doux, les salariés restent inquiets pour leur avenir. Le comité central d’entreprise qui s’est tenu, mardi, ne les a pas rassurés.

La coopérative Terrena, propriétaire du groupe Doux depuis juin 2016, s’est donnée jusqu’au 31 mars 2018 pour trouver une solution aux problèmes de celui qui fut le premier volailler européen, et qui reste encore aujourd’hui un industriel de premier ordre. « On ne trouve pas en Europe un site industriel comme celui de Châteaulin qui peut abattre 2,5 millions de poulets par semaine », rappelle un salarié de l’entreprise.

Congelé en Ukraine

Mais aujourd’hui, le poulet congelé qui sort de l’abattoir Doux de Châteaulin à destination du Moyen-Orient n’est plus du tout compétitif face à ses concurrents brésiliens. Si les délégués syndicaux saluent le travail effectué par les équipes de Terrena pour trouver une solution aux 36 millions de pertes cumulées l’an dernier, ils n’en restent pas moins inquiets, comme ils l’ont écrit dans un communiqué commun à l’issue du comité central d’entreprise qui s’est tenu, mardi, à Châteaulin.

C’était la dernière réunion avant l’annonce définitive du plan concocté par les équipes dirigeantes. Elle prendrait la forme d’une participation majoritaire des Ukrainiens du groupe volailler MHP, dont l’entreprise a réalisé en 2016 69 millions de dollars de bénéfices, et entend s’étendre au Moyen Orient. Le groupe reprendrait la production et la commercialisation du poulet congelé, ainsi que les sites de Quimper et de Plouray, le couvoir, les fermes et les usines d’aliments bretonnes. Un projet nommé New Doux, bien distinct du projet New Co, qui concerne les usines de Vendée.

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Haut de gamme à Châteaulin

Châteaulin, lui, s’orienterait vers le poulet haut de gamme, à destination de l’Europe principalement. Il faudrait pour cela une transformation de l’outil industriel, et une formation des 500 ouvriers, dont l’âge moyen avoisine les 50 ans, et qui se trouvent dans l’entreprise depuis une trentaine d’années. Un investissement chiffré à 100 millions d’euros.

Depuis le mois de septembre, une réunion mensuelle du comité central informe les élus du personnel de l’avancée du projet. La prochaine, le 13 mars, sera la dernière. Les élus craignent des compressions probables de personnel. Mais n’ont aucune visibilité sur leur avenir.

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