Céline Colas produit des œufs bio dans une vision systémique

Installée depuis quatre ans à Houville-la-Branche, Céline Colas a choisi d’élever ses poules en agriculture biologique. Quelques semaines après le scandale des œufs contaminés, elle ouvre les portes de son élevage de 5.000 poules pondeuses.

A lors que son mari s’affaire à la récolte des pommes de terre, Céline Colas s’occupe de ses poules rousses, qui profitent de la soirée pour gambader entre les pommiers plantés dans le parc de 3 ha accolé au bâtiment dédié aux gallinacés. Ici, la santé des poules passe par la prévention, et non par le curatif.

Argile et huiles essentielles en prévention de parasites comme le pou rouge à l’origine du scandale des œufs au Fipronil, vermifuges naturels, grande attention portée à l’eau de consommation et à l’alimentation des poules, Céline Colas applique l’adage « prévenir plutôt que guérir ».

Des ruches
à proximité des poules et du verger

À l’origine préparatrice en pharmacie, l’éleveuse eurélienne a décidé de changer de métier, il y a quelques années : « J’ai toujours aimé le monde agricole et mon mari était déjà installé en agriculture. Mon souhait de monter à mon tour un projet sur la ferme s’est fait en accord avec mon organisation familiale. »

Céline Colas a entamé son challenge dans le cadre d’un groupement de producteurs, au sein duquel elle a pu bénéficier des conseils d’une éleveuse du Loir-et-Cher, aujourd’hui devenue une amie. D’abord en label rouge, puis en agriculture biologique, l’agricultrice eurélienne a adapté son outil de travail et ses méthodes à la réglementation en vigueur. Céline Colas et son mari n’ont cessé de faire évoluer leurs exploitations agricoles respectives pour qu’elles puissent être complémentaires.

La ferme est donc gérée selon une vision systémique où tous les éléments qui la composent entrent en interaction. Ainsi, le couple réfléchit à faire corréler les différentes activités : à savoir productions végétales et animales. C’est dans cette optique qu’est née l’idée du verger :

« Nous avons décidé de planter des pommiers dans le terrain des poules afin qu’elles puissent profiter de l’ombrage qu’ils apportent, explique Céline Colas. Les pommes sont destinées à être transformées en cidre ou en jus. En outre, les fientes des poules sont bénéfiques aux pommiers en terme de fertilisation. Nous avons également installé une quinzaine de ruches à proximité afin de polliniser le verger. Le miel qui en découle est destiné à la consommation personnelle. »

Réfléchir à la vente directe des produits

Si la commercialisation des œufs issus des quelque 5.000 poules pondeuses se fait dans le cadre du groupement de producteurs sous l’appellation « l’œuf de nos villages », Céline Colas a pour projet de se lancer dans la vente directe. Pour cela, l’élevage eurélien va s’adapter pour accueillir plus de poules ainsi qu’un centre d’emballage.

Nouvelle adhérente de la marque Terres d’Eure-et-Loir, Céline Colas effectue des démarches pour proposer ses œufs bio aux restaurateurs, aux commerçants, et aux particuliers. Et pour affirmer ce rapport étroit au terroir, le couple envisage de produire lui-même les céréales et oléoprotéagineux destinés à l’alimentation des poules.

En France, la traçabilité des œufs de poule en élevage est très présente. Ainsi, en ce qui concerne les œufs, l’étiquetage permet aux consommateurs de faire la différence entre les modes d’élevages. Les œufs sont donc marqués d’un code se référant au numéro du producteur et au mode d’élevage : « 1 » : Plein air – « 2 » : Au sol – « 3 » : En cage – « 0 » : Bio. La mention « FR » signifie que l’œuf est produit en France.

Helene Challier

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