En cinq ans, la production bio a doublé en France et le nombre d’emplois (150.000 actuellement) en a fait autant, depuis 2012. Le mouvement, d’abord porté par les magasins spécialisés, a largement débordé les premiers réseaux au point que maintenant, ce sont les grandes surfaces qui sont devenues majoritaires dans l’écoulement du bio qui représente 5 % des achats alimentaires en 2018 et près de 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires.
Même si elle ne figure pas parmi les territoires les plus porteurs, la Bretagne a encore progressé de 15 % en bio, l’an dernier, totalisant aujourd’hui 3.100 exploitations dans ce secteur d’activité. Ce sont surtout les zones céréalières, légumières et de viticulture qui enregistrent les plus grandes surfaces bio alors qu’en Bretagne, région d’élevage, ce sont plutôt du côté des poules pondeuses (+ 31%), des vaches laitières et des truies que s’affiche la progression. Mais elle est forcément plus compliquée donc plus lente que pour des productions légumières et viticoles.
Tout beau, tout bio…
Le bio est devenu tellement tendance que le logo, à lui seul, est un argument marketing de poids. D’où la marche forcée pour l’obtenir. Mais attention, prévient le magazine 60 millions de consommateurs qui met en garde contre « les montagnes de promesses du bio ». Le magazine vient de sortir un numéro spécial où 130 produits sont passés en revue. Il relève entre autres l’utilisation d’huile de palme alors que cette production mène à la déforestation, d’engrais et de pesticides dans certains produits ou encore de curieuses contradictions avec ces produits bio vendus sous emballage plastique. Devant un tel succès du bio, prévient le magazine, il faut se montrer doublement vigilant et intransigeant.